Le sous titre qui se répète dans les quatre tomes : l'amie prodigieuse, me parait tout à fait inadapté. C'est d'une relation faite de haine, d'envie, de coups bas, bien entendu prolongé tout le long d'une vie, et parfois avec des années, courtes , de rémission, et d'une certaine admiration de la part de la locutrice vis à vis de Lila, intelligente mais analphabète, méchante et menteuse, qu'il s'agit selon moi. Cette ambivalence est racontée merveilleusement, car à travers cette histoire amitié/haine c'est celle d'un quartier pauvre de Naples après la guerre, et de l'Italie en proie à la violence et à la corruption.
Les doutes d'Elena durant toute sa vie , sur ses rapports avec Lila ( veut elle l'éliminer ou la booster?), sur ses choix dans la vie, sur la valeur de ses livres à succès, et la découverte après bien des années que ceux qu'elle a cru bons ont commis des crimes de sang- un peu à la manière de
Proust qui découvre la vérité sur ses proches - s'inscrit dans cette Italie où le sang coule, et pas seulement, découvre t elle , dans son quartier napolitain pauvre .
Lila , intrépide et redoutable, pousse Elena à affronter leur peur, voilà peut être le secret de leur entente ( et surtout mésentente) et cependant elle est tétanisée lors du tremblement de terre de 1980.
Et puis, évocation du féminisme naissant et de ses contradictions naturelles.
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