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Critique de RomansNoirsEtPlus


« Banlieue Est » ça d'abord été pour moi une belle tranche de rigolade offerte par la verve et la truculence de l'auteur - un élève sans conteste du grand Audiard - à travers son héros , Thomas Fiera . Un détective privé , que l'on pourrait croire un peu dilettante, mais qui a un surprenant don d'adaptation aux situations les plus délicates . Pour autant ce roman n'a rien d'une comédie mais d'un polar pur jus où la mort rode dans les rues sombres de cette ville de banlieue abandonnée à la corruption , aux trafics en tous genres et à la violence la plus extrême . de véritables drames qui se jouent donc sur fond de déliquescence , de perversion et de radicalisation .
Pour Thomas , cette banlieue , c'est comme un retour aux sources , cette ville là où il a grandit et où il a appris à allier les gestes à la parole pour se faire respecter . Mais elle a bien évoluée depuis . Plus laide . Plus fripée . Un vrai repoussoir . C'est ce constat qu'il fait alors qu'il vient de participer à la mise en terre d'un ancien copain d'école , Patrick , qu'il n'a pas revu depuis plusieurs dizaines d'années . Patrick , lui n'a jamais passé le périphérique ; il y est toujours resté comme son ami Philippe , responsable d'une association locale , qui tente de créer du lien grâce à la culture entre les différentes communautés que compte la cité des Myosotis , où Thomas et Philippe ont grandi . Une cité qui s'est bien délabrée , livrée aux caïds et aux trafiquants de tout poil . Thomas ne le sait pas encore mais il n'en n'a pas encore fini avec son ancienne cité , où les meurtres les plus sordides ne vont pas tarder à faire leur apparition , prétexte pour lui et sa fine équipe à une enquête ou plutôt une expédition qui sait ne pas faire de quartier quand il s'agit de débusquer les coupables de ces atrocités .


Belle découverte que la prose de Jean-Baptiste Ferrero . Rien à voir ici avec les dîners de l'ambassadeur et la saveur délicate des sucreries . Thomas Fiera et son équipe de charme et de choc n'hésitent pas à défourailler pour se faire entendre ou à balancer quelques coups bien placés afin que leurs adversaires puissent efficacement changer d'octave dans l'instant. Comme ses personnages à la gouaille et à l'énergie débordante , l'auteur à le rythme qui le démange , voire à fleur de peau . Allié à un style détonnant où les bons mots se démultiplient à l'envie ,l'addition est autant corrosive que jouissive . Mais rien de gratuit ici , pas d'ironie facile car la fiction que nous propose l'auteur peut sans aucun problème ressembler à une situation réelle et terriblement actuelle - allez voir « Les Misérables » vous serez bluffés - qui font le succès de certains journaux à sensation .
500 pages qui passent à la vitesse grand V sans que l'on s'en rende compte , tellement happé par les événements qui s'enchainent et par les surprises , aussi dramatiques et émouvantes soient-elles , ingrédients indispensables d'un très bon roman policier ….mais pas que .
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