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EAN : 9782370471260
495 pages
Editions Lajouanie (25/10/2019)
4.17/5   21 notes
Résumé :
Thomas Fiera, enquêteur privé est appelé à la rescousse par un ami d’enfance, en conflit avec un caïd local. Il se retrouve aussitôt embarqué dans une enquête sordide, de l'autre coté du périphérique et constate à son grand désespoir que la banlieue n'est décidément plus ce qu'elle était : on y viole, on y massacre, on y corrompt, on s'y drogue, on s'y radicalise et on s'y débauche comme jamais...

Cynique mais pas blasé, idéaliste mais pas naïf, notre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Thomas Fiera, qui est toujours le gars qui donne l'impression qu'il n'en a rien à battre des autres, se retrouve, un jour sinistre, à l'enterrement d'un ancien camarade de classe, qui a passé toute sa vie dans la Banlieue Est, lieu natal de notre détective privé. Jeune, camarde de classe au lycée, ce gars était une véritable pourriture, le genre petit dur qui casse les faibles. Permis ceux-ci, il y avait Philippe Boissot, qui est présent à la cérémonie funèbre. Philippe était l'un des protégés de Fiera qui déjà, adolescent, prenait fait et cause pour les loosers et les potentielles têtes de turc des durs à cuire. Après que le macchabée fut mis en terre, Fiera raccompagna son vieil ami chez lui. Il ne comprenait pas que Philippe n'ait jamais quitté la citée mais ce dernier, bon prince, consacre sa vie à défendre les veuves et les orphelins. Fiera est chez Philippe quand une petite peste s'incruste chez Boissot en le menaçant au nom d'un certain Chérifi. C'est le dealer du quartier, une petite frappe qui se prend pour dieu. La gamine, allias Gollum, de son vrai prénom Tiffany, se la joue grosse dure. Mais Fiera, qui ne supporte pas la grossièreté (enfin, celle des autres), lui applique sa pédagogie en lui envoyant une grosse mandale au travers des gencives. La gamine rentre en promettant mille morts à notre héros et son ami Philippe. Le lendemain, Philippe est retrouvé nu et pendu par les pieds à un lampadaire, le corps horriblement mutilé. Fiera est appelé chez le commandant Vernier, son vieil ami ennemi flic qui a retrouvé la carte de visite de notre détective privé dans la bouche de la victime. Le policier sait que la cité n'aime pas les flics et qu'il faut peu de chose pour qu'elle s'enflamme. Préférant prendre ses précautions et de ne pas envenimer la situation en envoyant les poulets enquêter sur place, il demande à Thomas Fiera de le faire à la place de la gendarmerie tout en lui imposant de lui faire un rapport quotidien. Les arguments du policier obligent Fiera à accepter le deal. Fiera ne sait pas vers quoi il se dirige, il sait qu'il met les pieds dans une poudrière. Le lieu sent la corruption à plein nez, un endroit de vie vraiment pourri où, des petites frappes de quartier aux plus hautes sphères politiques, personne ne semble probe et tous les niveaux de pouvoir pourraient être impliqués. Thomas Fiera commence une enquête qui est certainement la plus sensible et la plus difficile de sa carrière…

J'ai envie de commencer par un petit coup de gueule après l'auteur. Je lui en veux ne m'avoir fait languir aussi longtemps en attendant enfin une nouvelle enquête de Thomas Fiera, mon détective privé préféré. Mais en même temps, je lui pardonne car j'ai le sentiment, en ayant dévoré ce livre, que c'est peut-être l'épisode qui fut le plus douloureux à écrire pour Jean-Baptiste Ferrero. Les racines de la trame de l'histoire sont peut-être communes avec celles de l'auteur et il pourrait bien y avoir quelques relents autobiographiques dans ce roman. Trêve de doléances (j'en ai encore deux de stock) passons à tenter de critiquer cet ouvrage. Je pense que l'une des raisons pour laquelle j'aime ce personnage, c'est que l'auteur s'identifie complètement à lui. Il lui a donné sa passion pour les chats, les jolies courbes féminines, la bonne nourriture, le café serré et les single malt tourbés. (Voilà quelques points communs que je partage avec l'auteur et son héros). Allez ! Je balance ma deuxième doléance : je trouve que si Thomas Fiera est un amateur de whiskies écossais tourbés, ceux qui sont distillés sur une petite île et qu'on nomment souvent les Islay, il ne devrait pas ne boire que du Laphroaig. Plus subtils et plus complexes, ce petit territoire d'écosse qui doit être la région du monde à posséder proportionnellement le plus grand nombre de distilleries par mètres carrés et par habitants (neuf distilleries pour plus ou moins six cent vingts kilomètres carrés et environ trois mille quatre cent soixante habitants) produit aussi les merveilleux et plus complexes en arômes que les Laphroaig, les Caol Ila, Lagavulin, Ardberg, Port Charlotte et les racés et distingués Kilchoman, sans parler des luxueux Octomore, les whiskies les plus tourbés du monde ou bien encore les Port Ellen, qui, depuis que la distillerie est fermée et reconvertie en malterie, fait malheureusement le bonheur des spéculateurs, espèce d'individus qui pour leurs profits, rendent inaccessibles ces nobles breuvages aux communs des vrais amateurs. Si j'ai l'occasion de me rendre à Paris et de rencontrer Jean-Baptiste, je lui promets de ne pas venir les mains vides mais avec un bon flacon écossais riche en tourbe et autres fragrances, choisi parmi ceux cités ci-avant. Bon, terminé ma deuxième doléance (que je trouve gentille). Je pense que Thomas Fiera est un double de Jean-Baptiste. Celui qu'il aurait aimé être. Bien sûr, les convictions du héros et celles de l'auteur sont les mêmes. C'est juste que Jean-Baptiste fait la justice avec sa plume et Fiera avec ses bras et sa fameuse équipe. J'aime les convictions profondes du héros, encore un point que je partage avec lui. Anarchiste, grand cœur, généreux, il combat l'exploiteur, les fascistes et les dogmes stupides qui vous enfoncent la tête dans l'ignorance pour mieux vous contrôler, les préjugés, les corrompus, les profiteurs… Il aime les pauvres, les petites gens, ceux qui rament pour survivre et qui ne rencontre jamais la reconnaissance de ceux qui vivent sur leur dos. C'est une sorte de chevalier blanc des temps modernes, un Don Quijote qui ne se contente pas d'attaquer des moulins mais bien tous ceux issus de l'engeance que je viens de citer. Le personnage est attachant, émouvant, tout en contraste comme l'est aussi la plume acérée de l'auteur. Les personnages secondaires, telles Manu et Adélaïde ne le sont pas moins mais aussi ceux qui ne sont pas récurrents et qui ne feront que passer dans ce tome.

J'aime particulièrement le fond, qui finalement, est très revendicateur et réclame plus de justice sociale, plus de liberté, d'égalité qui ne sont que les racines de la fraternité. Le personnage est tout en contraste, comme la plume de l'auteur qui, je pense déjà l'avoir écrit lors de précédentes critiques, cultive le contraste au rang de l'oxymore. La tendresse y côtoie la violence, l'amour affronte la haine, la justice des uns est l'injustice des autres, l'utopie de certains est la dystopies de ceux qui doivent la subir (Mais ça, c'est toujours le cas, non ?) L'auteur ne se cantonne pas bêtement d'un tracé de deux axiomes parallèles comme le font les Comics américains, le bien et le mal qui s'affrontent mais jamais ne se mélangent. Parfois, en pensant bien agir, l'effet papillon est catastrophique et les retombées sont plus navrantes que d'avoir laissé les choses en l'état. L'humour est aussi omniprésent dans ce livre. Heureusement, il allège le côté dramatique. Car nous sommes en plein drame. Trafic de drogue, prostitution d'adolescents, trafic d'êtres humains, crimes sordides et j'en passe et des meilleurs. J'aime la plume affûtée comme un ciseau. L'auteur n'écrit pas, il sculpte avec les mots, passant de l'argot aux mots rares. Les descriptions sont précises, elle deviennent des images. Il y a du Balzac, de l'Hugo mélangés à de l'Audiard et du Dard. Comme si Jean-Baptiste Ferrero avait hérité du meilleur de ses illustres prédécesseurs. Il mérite à être d'avantage connu et reconnu. Il aime aussi l'exagération. Pourquoi ne pas utilisé un bazooka quand un fusil à air comprimé aurait suffit. Ce surdimensionnement de moyen nous offre un spectacle à couper le souffle. Je ne parle même pas du charme qui est à l'opposé de la froideur à tuer des deux pétroleuses de l'équipe de Fiera. Et là, je balance ma troisième doléance. Franchement, Jean-Baptiste, avec ton talent d'écriture, quand Adélaïde entre enfin dans le lit de Thomas, tu nous la fais plus courte qu'une éjaculation précoce. Rien ! Nada ! C'est frustrant. Tu aurais pu y consacrer un chapitre croustillant, plein d'émois et qui touche au suave. On sent tant de sensualité quand Thomas boit un Laphroaig que je n'imagine même pas celle qu'il a ressenti avec la belle tueuse. Est-tu amoureux à ce point de ta belle héroïne que tu ne veux pas, par jalousie, la partager avec tes humbles lecteurs ? Attention, je spolie : «- Si j'allais mieux, tu verrais si je suis une mauviette. Elle me fit un de ses célèbres sourires carnassiers et se glissa près de moi sous les draps. - Pourquoi attendre ? On va vérifier ça tout de suite. Deux heures plus tard… » , franchement, en matière d'érotisme, Jean-Baptiste, peux mieux faire ! Ne pourrais-tu pas nous écrire un chapitre hors série, éventuellement publié sur ton excellent blog pour te faire pardonner de tes lecteurs laissés pour compte ?

Bref, trêve de plaisanterie, encore une fois, je me suis régalé à lire ce roman policier, déjanté, certes, mais qui distille des messages importants, dans cette fichue période où les électorats perdent le nord en se tournant de plus en plus vers la couleur brune, cette horrible teinte qui pourtant, dans l'histoire de l'humanité, nous a prouvé toute l'horreur dont elle est capable. Donc, je me répète, pour le style, pour le fond, pour la forme, pour le suspens, pour l'humour, franchement, foncez, n'hésitez pas à acheter ce livre, soit en version papier ou numérique, vous passerez un excellent et mémorable moment de lecture. Et si d'aventure vous ne connaissez pas Thomas Fiera et l'écriture puissante de Jean-Baptiste Ferrero, n'oubliez pas de découvrir les tomes précédents. Lu en format numérique, KINDLE chargé sur Amazon. J'espère que si Monsieur Ferrero a toujours l'intention de nous régaler avec les aventures de Thomas Fiera, qu'il ne nous fera pas languir aussi longtemps pour avoir le bonheur de le lire.
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Thomas Fiera est un personnage créé par l'écrivain Jean-Baptiste Ferrero, petit-fils de Pietro Ferrero, le créateur de l'entreprise éponyme connue de tous les gourmets de la Terre pour ses chocolats divers et variés dont Nutella, les Mon Chéri, et les fameux Ferrero Rochers qui ont été inspirés par une mésaventure que vécue, Jean-Baptiste, enfant, lors d'une escalade en montagne.

À peine adolescent, alors qu'il est destiné à reprendre l'entreprise familiale, Jean-Baptiste se découvre une allergie au chocolat en se gavant de Mon Chéri.

Si cette indigestion l'éloigne de sa destinée chocolatière, elle lui donne le goût pour l'alcool contenu dans les fameux Mon Chéri et le pousse à tremper sa plume dans l'encre plutôt que le doigt dans le cacao… NON, je déconne, on a tellement dû lui faire la blague sur le Ferrero Rocher et les dîners de l'ambassadeur que j'ai poussé la blague un peu plus loin.

Non, Jean-Baptiste Ferrero est un écrivain, et, étant tout ce que j'ai besoin de savoir sur lui, le reste, je le découvre dans sa plume, la seule façon par laquelle j'aime découvrir un auteur.

Toujours est-il que j'ai découvert J.B.F. par l'intermédiaire de Thomas Fiera, un détective dans la peau duquel il aime se glisser pour conter des aventures aussi violentes, sanglantes, désespérées que drôles.

Depuis ma découverte liminaire, je me plonge toujours avec un immense plaisir dans les lectures des nouvelles aventures de Thomas Fiera, même s'il m'arrive de ne pas toujours les lire dans l'ordre de parution puisque j'ai dégusté « Au nom du père », l'aventure suivante, avant celle-là.

Cette erreur est peut-être responsable d'un ressenti en demi-teinte, alors que, jusqu'ici, ce ne fut qu'un plaisir sans cesse renouvelé.

Thomas Fiera est contacté par un ancien ami d'enfance pour assister aux funérailles d'un collègue à eux de l'époque. Revenir dans la cité qui l'a vu grandir n'est pas fait pour donner le sourire à Fiera aussi, quand son pote lui demande de l'aide pour se sortir d'un guêpier dans lequel il s'est fourré, Fiera n'est pas jouasse.

Pas jouasse que ledit pote vit toujours dans le même quartier, dans le même appartement, dans le quartier que Thomas Fiera n'a eu de cesse de vouloir fuir et qu'il va être obligé subir à nouveau, d'autant plus que son pote va être retrouvé pendu par les pieds à un réverbère, les yeux crevés, les rotules explosées à la perceuse et bien d'autres joyeusetés du genre.

Méthode étrange pour se débarrasser d'un gars qui cherchait à aider les jeunes du quartier à travers son association et qui avait commis l'imprudence de détruire de la drogue appartenant au caïd de la cité.

Alors, Thomas Fiera va devoir replonger dans son Ancien Monde, un quartier qui n'a pas changé, ou alors, pour se dégrader et où il va recroiser des connaissances de son passé, mais également tout un tas de truands de toutes les envergures tous plus dangereux les uns que les autres…

Autant le dire tout de suite, cette lecture m'a beaucoup moins passionnée que la précédente (qui était celle de l'épisode suivant).

Pourtant, tous les ingrédients des autres épisodes sont présents ici. Évocation du passé, nostalgie, violence, humour, réflexions du héros sur divers sujets, une plume aguerrie, une intrigue fouillée, jusqu'aux membres de la bande à Fiera qui sont tous convoqués : Adélaïde, Manu, Fred, même Richard dont on se demande un peu à quoi il sert…

Mais j'ai bien peur, en fait, que tous ces curseurs aient été poussés au maximum, altérant ainsi un peu la recette.

Trop.

Trop long, probablement. 504 pages là où les autres tournent, au max, à 300.

Plus c'est long, plus c'est bon, a-t-on coutume de dire, mais on peut rétorquer que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures et je trouve qu'un roman qui s'axe sur l'humour ne devrait pas s'éterniser de peur de tourner un peu en rond ou d'être trop bavard.

Trop de rebondissements. On croit à un coupable, puis à un autre, et encore à un autre. Trop. Je ne lis pas les aventures de Thomas Fiera dans l'espoir de lire un grand Thriller.

Trop de répétitions de jeux de mots ou de phrases. Je ne saurais en faire une liste, à froid, mais à la lecture, j'ai eu la sensation d'avoir déjà lu certaines blagues. Alors, oui, c'est aussi un style, notamment avec l'histoire des anges qui passent (seuls ceux qui ont déjà lu une aventure de Thomas Fiera comprendront de quoi je parle). Mais, voilà, une sensation s'appuie toujours sur une réalité.

Trop. Non, quelques, mais, déjà, coquilles et fautes. Notamment, la confusion, dans la conjugaison entre le verbe agoniser et agonir. Effectivement, dans la phrase : « tandis que sa mère m'agonisait d'injures imagées », il aurait fallu écrire « m'agonissait », car on dit agonir d'injures et non agoniser d'injures. Un détail, certes, mais un détail qui m'a perturbé.

Trop de violences ? Non, pas vraiment, car on est habitué à cette violence dans toute aventure de Thomas Fiera.

Non.

Trop de pas assez. Généralement, les diverses aventures de Fiera sont prétextes à se replonger dans son passé de manière nostalgique. Sa femme dans le coma, son père, son fils… Celle-ci, au contraire, est sujette à rejet de la part du personnage, un rejet qui rejaillit, j'ai l'impression, un peu, sur le lecteur (juste un peu). Car ce regard vers le passé du personnage est généralement synonyme de tendresse, de bons souvenirs, de regrets, parfois, mais il s'agit toujours d'un regard bienveillant, attendrissant, touchant. Ici, ce retour en arrière est tout l'inverse et empêche cette petite touche sensorielle qui fait une bonne aventure de Thomas Fiera.

Et c'est l'accumulation d'un peu tout cela qui fait que cette lecture me fut moins agréable que mes précédentes rencontres avec Thomas Fiera. Oh ! juste un peu moins, mais suffisamment pour que cela soit notable et que cela nuise quelque peu à mon plaisir de le retrouver.

Alors, certes, je peux paraître exigeant, mais je ne le suis qu'avec les auteurs dont j'attends beaucoup et qui, je sais, sont capables de me l'apporter.

Pourtant, le sujet était prétexte à intégrer tous les éléments d'une bonne aventure de Thomas Fiera dont, notamment, cette pointe de nostalgie ou.

Au final, pas un mauvais roman, loin de là, même, mais loin d'être l'aventure de Thomas Fiera que je préfère la faute à un mauvais dosage dans les éléments intégrés.

P.S. J'ajouterai à la liste des bémols une 1re de couverture pas terrible (mais c'est aussi le cas dans la suite, « Au nom du père » et cela ne m'a pas empêché d'adorer le livre).
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« Banlieue Est » ça d'abord été pour moi une belle tranche de rigolade offerte par la verve et la truculence de l'auteur - un élève sans conteste du grand Audiard - à travers son héros , Thomas Fiera . Un détective privé , que l'on pourrait croire un peu dilettante, mais qui a un surprenant don d'adaptation aux situations les plus délicates . Pour autant ce roman n'a rien d'une comédie mais d'un polar pur jus où la mort rode dans les rues sombres de cette ville de banlieue abandonnée à la corruption , aux trafics en tous genres et à la violence la plus extrême . de véritables drames qui se jouent donc sur fond de déliquescence , de perversion et de radicalisation .
Pour Thomas , cette banlieue , c'est comme un retour aux sources , cette ville là où il a grandit et où il a appris à allier les gestes à la parole pour se faire respecter . Mais elle a bien évoluée depuis . Plus laide . Plus fripée . Un vrai repoussoir . C'est ce constat qu'il fait alors qu'il vient de participer à la mise en terre d'un ancien copain d'école , Patrick , qu'il n'a pas revu depuis plusieurs dizaines d'années . Patrick , lui n'a jamais passé le périphérique ; il y est toujours resté comme son ami Philippe , responsable d'une association locale , qui tente de créer du lien grâce à la culture entre les différentes communautés que compte la cité des Myosotis , où Thomas et Philippe ont grandi . Une cité qui s'est bien délabrée , livrée aux caïds et aux trafiquants de tout poil . Thomas ne le sait pas encore mais il n'en n'a pas encore fini avec son ancienne cité , où les meurtres les plus sordides ne vont pas tarder à faire leur apparition , prétexte pour lui et sa fine équipe à une enquête ou plutôt une expédition qui sait ne pas faire de quartier quand il s'agit de débusquer les coupables de ces atrocités .


Belle découverte que la prose de Jean-Baptiste Ferrero . Rien à voir ici avec les dîners de l'ambassadeur et la saveur délicate des sucreries . Thomas Fiera et son équipe de charme et de choc n'hésitent pas à défourailler pour se faire entendre ou à balancer quelques coups bien placés afin que leurs adversaires puissent efficacement changer d'octave dans l'instant. Comme ses personnages à la gouaille et à l'énergie débordante , l'auteur à le rythme qui le démange , voire à fleur de peau . Allié à un style détonnant où les bons mots se démultiplient à l'envie ,l'addition est autant corrosive que jouissive . Mais rien de gratuit ici , pas d'ironie facile car la fiction que nous propose l'auteur peut sans aucun problème ressembler à une situation réelle et terriblement actuelle - allez voir « Les Misérables » vous serez bluffés - qui font le succès de certains journaux à sensation .
500 pages qui passent à la vitesse grand V sans que l'on s'en rende compte , tellement happé par les événements qui s'enchainent et par les surprises , aussi dramatiques et émouvantes soient-elles , ingrédients indispensables d'un très bon roman policier ….mais pas que .
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C'est peu dire que j'attendais une nouvelle enquête de Thomas Fiera.
Être en manque de nouvelles aventures répétitives de superhéros mononeuronaux monoqualifiés (le bon, le beau, le méchant, le riche, le torturé …), très peu pour moi.

Mais rester depuis 2016, sans nouvelle de mon enquêteur déprimé, violent, torturé, gouailleur, culoté, impliqué, non ! Me voilà rassasié pour un temps. Surtout que bonheur suprême le roman n'est pas court.

Mais qu'est ce qu'une enquête de Thomas Fiera me direz-vous ?
C'est un mélange de chaos, de petites crapules, de grandes ordures, de victimes, de fulgurantes institutions, de plantages royaux, de péripéties, de rebondissements, de politiciens véreux…
Attention ici point de pourris complètement pourris (à l'exception d'un ou deux), de gentils complètement blancs.
Tout le monde baigne dans un univers où tout est gris : logements, boulots, chômages, relations humaines, les gens, leurs histoires …

Le décor (vous l'aurez deviné) est la Banlieue Est de Paris.
Dans les précédents romans, le décor était un arrière-plan flou (pour moi, surtout plusieurs années après les avoir lus).
Ici c'est un des principaux personnages et on sent un récit bien plus personnel et fort pour l'auteur.

Je sors de ma lecture épuisé et heureux.
L'effet cathartique est toujours là, mais magnifié par un vrai contexte et avec ce mélange unique de dégout, de bazar et de tendresse qui fait la pâte de ces romans. Tendresse que l'on retrouve pour chacun des personnages ou presque.

Il m'a semblé que cet opus, pourtant si gris était bien plus intensément coloré que les précédents.
Beaucoup d'actions entre coupées de moments de spleen Fierien (le spleen arrosé de bonnes boissons tourbées).
Petite mise en garde

Les crimes sont vraiment ignobles.
En conclusion

Vivement le prochain ! (Ceci est un subtil appel du pied destiné à l'auteur)
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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J'ai lu Banlieue Est de Jean-Baptiste Ferrero et j'ai aimé ça.

Moi je suis une lectrice, pas une écrivaine.
Je ne sais pas faire les critiques littéraires, toutefois, j'ai tellement aimé ce bouquin que je vais prendre la peine de vous en dire quelques mots.

La 4ème de couverture nous prévient : ''la banlieue n'est décidément plus ce qu'elle était : on y viole, on y massacre, on y corrompt, on s'y drogue, on s'y radicalise et on s'y débauche comme jamais...''
Vaste programme, a priori pas de quoi se taper de franches rigolades. Et pourtant... pourtant je doit confesser que je me suis beaucoup marrée en lisant.
J'ai ri car le langage fleuri de l'auteur est un régal. Les grossièretés et le vocabulaire le plus soutenu se mélangent avec une fluidité déconcertante.
Et si vous êtes visuels comme moi, l'expérience n'en sera que plus plaisante car les descriptions sont d'une qualité exceptionnelle. Les cinq sens y sont convoqués.

Ce livre aussi plaisant qu'il puisse être n'est toutefois pas un polar pour les enfants. C'est violent. Ça fait un bien fou (coucou la catharsis !) mais accrochez-vous. Quel pied !

Alors si je résume, j'ai ri, j'ai purgé mes passions les plus folles, j'ai savouré un style incomparable mais ça n'est pas tout.
J'ai aussi fait la connaissance de quelques personnages, aussi déroutants qu'attachants. Puisque j'ai commencé par la fin (Banlieue Est étant le dernier d'une série d'histoires du personnage principal, Thomas Fiera), il me tarde de lire les premiers opus pour en savoir plus sur les protagonistes et peut-être comprendre ce qui les a rendu si particuliers.

Voilà, c'est tout pour moi, maintenant à vous de jouer...
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
C’est qu’il ne faudrait pas que ces putains de pauvres oublient un seul instant leur place et les comportements adéquats que l’on attend d’eux : honte, humilité, reconnaissance, discrétion absolue, silence. Le bon pauvre se tait. Surtout s’il est assisté. Et pour qu’il se taise, quoi de mieux que de lui flanquer à tout bout de champ à la gueule sa pauvreté, l’étroitesse de sa vie, la mocheté de son environnement et son absence totale de perspective.
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On aimerait tant être un héros, être – ne serait-ce qu’un peu – à la hauteur de nos prétentions, de nos illusions, de nos rêves. On aimerait tant ne pas être si lamentablement décevant. Mais voilà ! Il y a toujours un moment où la bite prend le pouvoir, où l’estomac, où la fatigue, l’ennui, la paresse, la procrastination prennent le pouvoir. Et au lieu d’être un héros, on reste juste un pauvre type plutôt moyen, pas méchant, pas vraiment gentil non plus. Juste minablement moyen.
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Le concept de génie criminel est une idée largement galvaudée et surtout très exagérée. La grande majorité des délinquants est constituée de crétins abouliques qui, étant bien incapables de produire quoi que ce soit, trouvent plus simple d’utiliser leurs muscles ou leur méchanceté pour s’approprier les biens, la richesse ou la créativité d’autrui.
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Que des adultes, probablement doués de talents, d’intelligence et de sensibilité, consument leurs vies à des choses aussi sordidement sinistres et emmerdantes que ces billevesées administratives ; qu’ils consentent de leur propre chef à devenir des champions toute catégorie de l’enculage de mouche et du tressage de poils de culs ; qu’ils s’enterrent vivants dans des mausolées de paperasses dont sont bannis la joie de vivre, l’aventure, la fantaisie et l’imprévu, tout cela m’était infiniment plus étranger que des aliens dotés de trois bras, cinq jambes, six yeux et deux anus leur servant à communiquer en sifflotant.
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Les gens, les noms, les objets forment pour moi un arrière-plan un peu flou sur lequel se détachent avec d’autant plus de force les personnes que j’aime, celles que je hais et les rares choses qui font de ce monde un lieu presque supportable : la mer, quelques films, une brassée de livres, le rock'n'roll, les jolies femmes et les chats.
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