Citations sur Moi, ce que j'aime, c'est les monstres (187)
Ne laisse jamais la noirceur des autres faire tomber la nuit en toi.
Grossier, Ennuyeux, Nuls, Stupides = G.E.N.S
- ... mais il m'a demandé ce que, d'après moi, tous les gens d'Uptown avaient en commun.
- Ils sont tous arrivés ici par 'l'express de ceux qui en chient.
La plupart des latinos de notre quartier viennent de pays où même en travaillant dur, ils vivaient dans la misère. Beaucoup des noirs sont montés du sud pour échapper aux lynchages et aux autres horreurs. Même s'ils ont trimé pour rien pendant 300 ans, il faut encore qu'ils se battent pour leurs droits. D'après Deeze, les blancs des Appalaches, ceux que tout le monde appelle les "bouseux des collines", ils crevaient de faim dans le sud alors que leur sueur avait enrichi les compagnies minières. Mais les premiers à prendre "l'express de ceux qui en chient", c'étaient les indiens. Il y a quelques années, le gouvernement leur a fait quitter leurs réserves pour qu'ils s'installent à Uptown en leur promettant de beaux logements et de bons emplois. Certains, quand ils ont vu les "bons emplois" et les "beaux logements", n'ont pas traîné et sont repartis fissa. Normal, dit Deeze, le gouvernement n'a jamais respecté aucun des traités qu'il a passés avec les indiens.
Deeze m'a emmenée voir les tableaux qu'il adorait comme si c'étaient de riches amis à lui. Il m'a appris à ne pas me contenter de les regarder, mais à les entendre, à les sentir, les goûter et les toucher aussi.
Le Cauchemar de Heinrich Füssli, 1781.
D'après Deeze, c'est rempli de symboles, et c'est du romantisme, mais ça ressemble pas du tout aux romans à l'eau de rose de maman...
Il y a une dame évanouie dans le tableau, comme sur ses couvertures, mais la créature monstrueuse assise sur elle a l'air bien plus fun (et plus intelligente et respectueuse) que ces abrutis tout en muscles qui déchirent les chemisiers des dames sur les livres de maman.
Mon frère dit qu'il est "sexy" ce tableau.
Il dit qu'on peut y voir la première couverture de bande dessinée d'horreur de l'histoire...
... Et si on considère, comme en maths, que nénés + monstres = horreur, alors oui il a sûrement raison...
Si on pouvait voir avec un oeil de verre, le monde aurait-il l'air plus fragile ?
Si, en général, les sous-sols sentent le surréalisme, les cuisines et les jardins, eux, sentent toujours l'impressionnisme.
D'après Deeze, la vie c'est jamais tout bien ou tout mal, tout noir ou tout blanc. Pour lui, la plupart des choses, c'est comme les milliers de nuances dans les dessins au crayon. Pour maman, au contraire, soit c'est bon, soit c'est mauvais. Je crois qu'ils ont tort. Pour moi, c'est comme sur une photo. On dirait vraiment des nuances, mais si on regarde de très près, ce sont de minuscules points d'encre noire sur une parfaite page blanche. La seule façon de créer une image, c'est de mettre des points sur une page.
Entrer dans la chaleur moite d'un Diner l'hiver à Chicago, c'est comme passer de l'Alaska à un pays tropical où le président serait une tranche d'oignon géante qui vous étouffe d'embrassades bien grasses, la cigarette au bec.
Oh, et j'oubliais : en plus des bruits de la poêle, du journal et du chat, y a aussi celui de l'horloge à tête de Jésus, avec ses yeux qui font tic-tac de gauche à droite "à la recherche des pécheurs en quête de miséricorde", dixit maman. D'après Deeze, il a plutôt l'air d'un junkie qui essaie de piquer des chips à l'épicerie. À chaque fois qu'il dit ça, elle le menace de sa cuillère en bois...