Citations sur Blind date (58)
Matt était le maître indétrônable des démonstrations excessives, le roi incontestable pour rendre les surfaces ternes rutilantes tout en vous convainquant de fermer les yeux sur la rouille sous-jacente. Ses clients se faisaient peut- être avoir, mais Chloë commençait enfin à comprendre que, lorsque les choses étaient aussi tape à l'oeil, elles étaient rarement très honnêtes.
Bon sang, que je suis bon, se dit-il.
Cajoler, s'éloigner. Flatter, puis disparaître. Abandonner, puis refaire surface. Tout ça fait partie de sa technique.
Y avait-il quelqu'un d'autre - n'importe qui d'autre - qu'elle devrait appeler ? Un ami peut- être ? Sauf qu'elle n'en avait pas vraiment. Plus maintenant. Son cercle d'amis avait été composé des proches de [son mari ]. Et leurs relations s'étaient pour ainsi dire dénouées dans les mois qui avait suivi le décès de Robert. La vérité était que sa fille était sa meilleure amie et ce n'était pas très juste pour Paige. C'était trop de responsabilités pour ses frêles épaules. Et la dernière chose que voulait Joan était être un fardeau .
Chloë se retourna pour voir sa mère dans l'embrasure de la porte. Elle portait un jean serré rose vif et un tee-shirt turquoise portant les mots DANCING QUEEN en majuscules pailletées sur le devant. Ses cheveux blonds étaient très courts et ses yeux noisettes avaient du mal à se fixer, ce qui lui donnait un air de lutin détraqué.
[…] Joan, qui admettait qu’avec l’âge les femmes devenaient de plus en plus invisibles, même aux yeux des autres femmes. Plus on vieillissait, plus on avait tendance à se fondre dans le décor, à s’intégrer au papier peint, la voix était avalée par le bruit environnant, elle n’était plus entendus ni considérée. Quel dommage, vraiment, parce que l’expérience donnait aux femmes, si ce n’était la sagesse, au moins des choses plus intéressantes à dire. [Faut savoir que Joy Fielding est née en 1945, et donc son affirmation tombe à plat, en ce qui la concerne, du moins… Ce roman en est la preuve.]
[…] « Comment s’est passé ton rendez-vous ? »
Paige vit l’espoir briller dans les yeux de sa mère. « Très bien. Vraiment très bien, ajouta-t-elle pour faire bonne mesure.
- Oh. C’est tellement … bien. »
Joan regarda sa fille, comme si elle attendait qu’elle en dise plus.
« Bon, je suppose que je te vois demain matin, dit-elle après quelques secondes. Je te ramène quelque chose de la cuisine ?
- Non, merci, ça ira. » [OUI, ça ira ! et même, ça serait allé encore mieux, s’il n’y avait pas eu ce dialogue, débile et creux !]
Il haussa les épaules.
Paige se détourna. Elle avait toujours trouvé ce geste extrêmement sexy. En avait-il été de même pour Chloé pendant toutes ces années? L'attraction- répulsion permanente, l'amour et le dégoût, le désir d'une conclusion digne d'un conte de fées, le baiser avant le générique de fin, le moment charnière où le crapaud se révèle être le prince charmant. (p.231)
Heather regarda son père, puis sa mère, avant de reporter son regard sur son père. « Il est hors de question que je fasse la putain de guichetière dans une putain de banque. Alors tu peux prendre ton putain de poste et le foutre dans ton putain de cul. » [Heather est une putain d’amerloque issue d’une putain de bonne famille, et ayant reçu une putain de bonne éducation.]
- Oui, bon, dit Paige en écarquillant les yeux avant de les refermer. De quoi est-ce que je parlais ? [Nous sommes mal barrés ! Même le personnage principal est paumé !]
- De mettre des préservatifs sur des bananes, lui dit Chloé. [OUF ! Nous voici donc replongés dans l’action, palpitante s’il en est.]
[…] Entrez, prenez une chaise. » Elle lui indiqua des chaises bleu marine disposées contre le mur écru avec un sourire si insistant que Choé se sentit obligée de le lui rendre. [Belle description, mais les chaises auraient pu aussi bien être en jaune canari et le mur en rouge Vésuve, que ça ne changerait en rien l’histoire, car Chloé ne remettra jamais les pieds chez cette avocate !]