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Critique de AMR_La_Pirate


Quand Sébastien Fillion me confie son roman, Les Proies du temps, pour lecture et avis, je sais juste que je vais plonger dans un livre mêlant univers fantastique et, ainsi que l'annonce la présentation du livre sur SimplementPro, « avertissement, transgression, aventure étrange, châtiment, chute déstabilisante »... Un programme ambitieux !!!

Une étrange prophétie, une course contre la montre, une fuite devant la mort, tels sont les thèmes annoncés dès le premier chapitre d'exposition. C'était prometteur, sur fond de numérologie, le nombre 12 ayant beaucoup de significations, temporelles, religieuses, symboliques ou fondatrices.
La suite m'a rapidement laissée un peu perplexe : trop de frivolité, de futilité, de trucs de filles… Les deux trentenaires, protagonistes principales du roman, m'ont rapidement tapé sur les nerfs… et je n'ai pas pu m'empêcher de penser que les douze jours à venir dans la trame narrative allaient me paraître longs ! de plus, l'ile futuriste d'Edenia ressemble plus à un caprice paradisiaque de milliardaires qu'à un lieu rédempteur, berceau d'un nouveau monde.

La tonalité de l'écriture est celle de la romance dorée : ambition, séduction, palace et cocktails, tennis et farniente, luxe et excès, milliardaires et filles potiches sur fond d'orientalisme...
Les personnages sont des stéréotypes sans réelle profondeur psychologique. En outre, la manière de les désigner souvent autrement que par leur nom, en disant « la brune », « la blonde », « le chauve », n'apporte, selon moi, aucune originalité, aucune patte particulière à l'écriture : ce registre familier fait brouillon. le milieu de la mode et du stylisme, mis en avant, me paraît peu crédible, même dans une vision caricaturale.
Le seul intérêt réside peut-être dans l'amitié et les rapports entre Nellie et Stella, entre partage de pouvoir, prises de décision, solidarité, manipulation et dénouement final, même si, personnellement, je n'ai ressenti pour elles ni identification, ni addiction à la lecture de leurs aventures.

Vers la moitié du livre, j'ai cru sentir une progression, quand de nouvelles thématiques sont abordées, comme des possibles clés de lecture : véritable nature de l'île, servitude volontaire, résonnance symbolique du nombre 12, nationalités des personnages... Mais cela n'a pas suffi pour me convaincre, m'accrocher, ces pistes n'ayant pas vraiment été développées par la suite.
Selon moi, les promesses de la présentation du roman n'ont pas toutes été tenues ; si l'étrangeté de la fête foraine et de l'île et le dénouement respectent le pacte de lecture annoncé, le côté transgressif a manqué de matière, les conduites à risques des héroïnes ont pêché par leur côté naïf et superficiel.

Quand j'accepte un service de presse, je suis toujours touchée par la démarche de l'auteur et la confiance qu'il me témoigne en me confiant son roman ; je suis d'autant plus désolée de livrer un ressenti négatif.
Manifestement, ce roman n'était pas pour moi. Je suis plutôt déçue ; sans doute en attendais-je autre chose.
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