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Citations sur À la première personne (36)

Parce que, malgré mes efforts pour ralentir le galop du temps, j'avance irrémédiablement en âge et aussi, je l'avoue, parce que je souffre des épithètes inamicales parfois accolées à mon nom, le moment m'a semblé venu de faire le point et de retracer mon parcours sans faux-fuyants ni complaisance.
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Penser est une chose, exister dans ce qu’on pense est autre chose.
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Mon passé ne me constitue pas, il me toise. Je suis un panier percé. Rien ne me remplit d'être, rien ne me protège, rien ne me rassure, rien ne vient combler le néant qu'aujourd'hui je suis.
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Les dominants du jour ont ceci de singulier qu'ils sont convaincus de combattre les idées dominantes.
p.90
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Au fanatisme islamique, la France et l'Europe répondent par le nihilisme égalitaire.
p.76
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... que chacun reste chez soi, puisque les voyages ne forment plus la jeunesse mais contribuent puissamment à l'uniformisation et à l'enlaidissement du monde !
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Péguy eut le pressentiment de ce qui advient : la culture, à son tour, cède la place. Mais il ignorait qu'elle serait détrônée par son homonyme. Ni vu ni connu, le cultivé disparaît dans le culturel, et ce qui caractérise cette nouvelle entité, c'est sa faculté d'englobement. Ne laissant pas la plus petite miette à la nature, elle couvre le champ entier de l'expérience, elle avale goulûment l'intégralité du phénomène humain. Elle n'a pas d'autre, pas de dehors assignable ; aucune pratique ne lui est extérieure ou antérieure, aucune manière d'être ou de se sentir ne se situe en deçà ou au-delà de sa juridiction. On n'accède pas à la culture par l'entremise des livres et des maîtres, on y baigne, on est dedans, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse. Il n'est rien qui ne mérite cette appellation naguère encore très contrôlée. L'inculture a disparu d'un coup de baguette savante : «Tout est culturel», proclament les sciences sociales, et l'on en déduit que tout rap est musique, tout dégueulis verbal, poésie, toute obscénité, fleur du mal. Nul ne pouvait naguère sortir de la mare où il végétait en se tirant lui-même les cheveux comme le baron de Munchhausen. Aujourd'hui, la culture, c'est la mare. Plus besoin donc de s'élever pour s'en approcher. Le mot qui indiquait à la fois le chemin et la destination canonise désormais le déjà-là, quelque forme qu'il prenne.
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Voyant s'étendre les territoires où l'étranger, c'est eux, ils ont le mal du pays dans leur pays lui-même. Cet exil immobile réveille une «voix de mémoire engloutie». Ils ont toujours été laïques, mais jusqu'à une date récente, ils n'en faisaient pas une montagne, ils n'y prêtaient même aucune attention car, depuis la séparation de l'Église et de l'État, ils n'avaient plus de véritable adversaire.
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Un jour de juin 1977, à Berkeley où je finissais ma première année de visiting assistant professor, Pascal Bruckner m’a téléphoné pour m’annoncer qu’il venait de recevoir une lettre élogieuse de Michel Foucault sur notre Nouveau Désordre amoureux tout juste paru. Ce qui lui plaisait, me dit Pascal, c’était de lire, sous notre plume, que la libération sexuelle dont on faisait si grand cas ne rendait pas justice au désir ni à l’amour. J’étais abasourdi, je n’en croyais pas mes oreilles. Foucault, à l’époque, cumulait les prestiges de la philosophie, de la radicalité critique, de l’érudition et du style. Son écriture étincelait, son savoir fascinait, son œuvre, qui plus est, faisait entendre « le grondement de la bataille ». Il était le plus grand des grands, il régnait sur l’intelligence, il donnait l’impression d’avoir lu tous les livres et il m’adoubait, moi le rien du tout, le débutant tâtonnant pétri d’incertitudes ! J’ai sauté de joie à plusieurs reprises sur mon lit californien, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit qui a suivi cet appel et, quelques semaines plus tard, Pascal m’a présenté à l’auteur de Surveiller et punir. Son abord a été si direct, sa conversation si crépitante et sa curiosité si dévorante que je ne me souviens pas d’avoir été timide. Un lien s’est tissé. Nous nous sommes vus régulièrement après mon retour définitif en France.

Un dimanche d’hiver, j’ai été invité par quelques-uns de ses jeunes amis à venir prendre de l’acide, rue de Vaugirard, avec eux et avec lui. Je n’étais pas grand consommateur mais, n’ayant jamais su avaler la fumée correctement, j’appréciais le LSD, cette drogue qui se prenait en cachets et dont les effets étaient garantis. Avec l’acide, j’étais sûr de ne pas rester en rade. Je me suis donc rendu dare-dare à cette invitation. Foucault m’a ouvert la porte. Il était tout à fait sobre et il entendait clairement, ce jour-là, le rester. Plutôt que de glousser et gazouiller sur la moquette dans la douce euphorie des hallucinations légères, j’ai préféré le suivre dans son studio où nous avons parlé, parlé jusqu’au crépuscule.
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Les plages, les montagnes, aussi bien que les villes, les bourgades, les musées et les monuments historiques deviennent autant de ressources et de produits. Ce traitement les épuise et parfois les défigure.
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