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Critique de Thyuig


Thyuig
18 septembre 2012
Si vous aviez pu voir le peintre éclabousser de rouge ses images noires et blanches. Si vous deviez rencontrer ce dessinateur qui dans un geste précis compose ses planches comme autant de tableaux. Si vous pouviez définir comment la main de l'artiste rencontre la feuille blanche. Si enfin vous deviez comprendre comment Icare et Faust ne forment finalement qu'une seule et même histoire. Si enfermé dans le dédale du minotaure vous aviez gagné le sommet du labyrinthe. Si pour vous échapper vous aviez dû vous fabriquer des ailes de cire afin de vous envoler. Et si on vous avait prévenu que cette tentative serait vaine, qu'on ne s'échappe du labyrinthe qu'avec l'aide Ariane, de son fil. Et si Manuele Fior était cet artiste qui se moque d'entremêler les fils, ce créateur qui débrouille ensuite les pistes à sa guise. Si vous lisiez Icarus vous apercevriez que face au mythe les hommes sont bien peu de chose. Si vous osiez dire que le destin n'est qu'une vue de l'esprit comment comprendriez-vous alors cet Icarus ? Comment appréhenderiez-vous le mythe sans la morale ? Et si vous deviez réaliser soudainement que le roi Minos n'est jamais rien de plus qu'une illusion du diable. Et si ce même Minos devait enfermer Dédale et son charmant fils Icare dans le labyrinthe pour le punir de la mort du minotaure.
Alors, si vous aviez les réponses à toutes ces questions vous comprendriez pourquoi tous les mythes se rejoignent en l'homme. Vous verriez sans doute aussi le travail de Manuele Fior à l'aune de son fabuleux talent. Vous concevriez sans mal qu' « Icarus » est une oeuvre forte et que le rouge qui la pénètre est sans invention possible le rouge sanguin qui permet aux héros de se contraindre au mythe. Et qu'enfin au mythe nul ne réchappe. Et puis que toute tentative créatrice est contingente de cette histoire mythologique, qu'acte et destin se rejoignent sous le pinceau de Manuele Fior afin qu'il puisse en extraire le jus, la moelle allégorique.
Finalement, si toutes ces questions n'avaient pas de réponse, vous vous empresseriez de lire cet « Icarus » noir, blanc et rouge.
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