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Critique de Antyryia



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26 décembre 2013.
La date est facile à retenir puisque c'était le jour de mes trente-huit ans.
J'étais chez mes parents lorsque le facteur sonne à la porte pour livrer un colis de la Fnac.
Mon père m'appelle après la réception du paquet qui est à mon nom.
Je sais ce dont il s'agit. le roman Des clairons dans l'après-midi d'Ernest Haycox, publié aux éditions Actes Sud dans leur toute nouvelle collection dédiée à l'Ouest américain.
Mon père a toujours été un grand amateur de Western. Et c'était un de ses cadeaux de noël qui arrivait avec un peu de retard.
Je m'empare du paquet, que je trouve étonnamment léger.
Et pour cause : le colis était vide. Pas de livre. Un paquet sans rien dedans.
Zéro la tête à Toto.
L'après-midi même, j'appelais le service après-vente pour leur faire part du problème. Une enquête auprès des services postaux allait être diligentée.
Un mois se passe, sans aucune nouvelles. Je rappelle.
Je réexplique mon problème inédit avec ce livre tombé du camion ou que sais-je, et mon interlocutrice comprend tout à fait mon désarroi. Un nouvel exemplaire va m'être envoyé. Soulagé, je la remercie mille fois.
Un nouveau mois se passe, rien à l'horizon. Passablement énervé, je rappelle au numéro surtaxé.
- Bonjour monsieur, ici Maxime Tartempion, que puis-je faire pour vous ?
- Bonjour. J'ai un colis qui m'a été livré fin décembre et qui ne contenait rien. J'ai déjà appelé deux fois, on m'a promis que le problème allait être solutionné mais à ce jour il ne l'est toujours pas.
- D'accord. Je regarde tout de suite. Pourriez-vous me donner les références de la commande ?
- Bien sûr. Alors c'est la commande numéro P-L-1-L-E-Q
- Un instant, un instant ... Vous me parlez bien du livre d'Ernest Haycox ?
- Oui oui, c'est celui-là.
- Eh bien il est indiqué qu'il a été livré le 26 décembre 2013 monsieur Antyryia.
MAIS PUISQUE JE M'ACHARNE A VOUS DIRE QUE VOTRE PUTAIN DE COLIS DE MERDE ETAIT VIDE !! pensais-je très fort.
- le colis censé contenir le roman a bien été livré sauf qu'à l'intérieur il n'y avait rien. Je n'ai eu que le carton si vous préférez.
- Je comprends monsieur. Souhaitez-vous qu'on vous envoie un nouvel exemplaire ?
Je confirmais, convaincu que l'histoire touchait enfin à sa fin.
De nouvelles semaines s'écouleront cependant avant que je ne rappelle une quatrième et dernière fois et tombe enfin sur une personne capable de me renseigner. Dans un tel cas de figure je devais écrire au service après vente, joindre une photocopie de ma pièce d'identité, et une attestation sur l'honneur comme quoi le contenu du colis que j'avais reçu équivalait au néant absolu.
J'ai suivi les consignes à la lettre, je n'étais plus à ça près, et mon père a eu son cadeau de noël aux environs de la fin avril ...

Octobre 2015.
Je passe commande auprès d'une grande librairie québécoise de deux romans : La noirceur de François Levesque et surtout le nouveau roman de Patrick Senécal : Faims. A chaque nouveauté de mon auteur de prédilection, je suis obligé de passer par l'importation. Ce qui signifie des frais de port exorbitants. Environ 40 € pour les deux livres de mémoire mais quand on aime on ne compte pas.
Ce qu'il faut compter en revanche c'est entre une semaine et dix jours pour la livraison.
Au bout de deux semaines, je commence donc à m'impatienter.
J'envoie un petit courriel à la librairie outre-Atlantique et la réponse se veut plutôt rassurante : Mon colis a bien été envoyé et ne devrait plus tarder.
Une nouvelle semaine se passe lorsque je reçois un message de la librairie : Mon colis leur a été retourné par la Poste française avec la mention "n'habite pas à l'adresse indiquée."
Du coup ils me remboursaient les deux livres mais évidemment pas les ports ...
A priori je savais encore où j'habitais, à l'époque chez mes parents à Sainte Catherine les Arras, et j'ai réussi à obtenir un scan du courrier retourné.
Tout était bon. Nom, adresse, code postal, pays ... Mais il y avait bien cette étiquette de notre service postal bien aimé comme quoi l'adresse était inconnue.
Je rédigeais alors un long courrier demandant à ce qu'on me rembourse les frais de port et les frais de douane, joignant le scan du paquet, une pièce d'identité, mes relevés bancaires, ma facture et une attestation d'hébergement de ma mère. Bien assez pour prouver que la prestation pour laquelle je les avais payés ne m'avait pas été rendue, ainsi que ma bonne foi.
La réponse n'a pas tardé, et de façon polie et respectueuse m'annonçait que je l'avais dans le cul mais qu'ils veilleraient cependant à ce que ce genre d'incident ne se reproduise plus.
Il a finalement fallu que j'écrive au médiateur de la Poste pour avoir gain de cause et être enfin remboursé, à titre exceptionnel.
Quant aux livres, je les ai recommandés dans une autre librairie canadienne et ils sont arrivés une semaine plus tard.
Sans que l'adresse n'ait changé d'un iota.

Mars 2015
J'ai commandé sur Amazon le nouvel album de Nightwish, Endless Forms Most Beautiful. En édition limitée digibook triple CD.
Vous imaginerez sans peine mon impatience d'écouter leurs nouveaux morceaux avec mes petites oreilles d'amateur de metal symphonique.
Je rejoins mon appartement à Saint Denis après une dure journée de labeur, et je trouve dans ma boîte aux lettres un avis de passage du livreur.
Mon colis a été remis à monsieur Vossain.
Ce qui n'est pas spécialement pour m'arranger puisque je ne sais pas du tout qui c'est.
Je regarde les noms sur toutes les boîtes aux lettres, dans le hall de l'immeuble : Aucune trace d'un quelconque monsieur Vossain.
Je vais alors voir la concierge ( en général quand je suis absent c'est elle qui récupère mes colis ) mais non seulement elle n'a rien pour moi mais en plus ce nom ne lui dit rien non plus.
Je finis donc par contacter le prestataire ( Colis privé pour ne pas le citer ), je donne les références, et j'apprend qu'en réalité le colis n'a pas été remis à monsieur Vossain mais à mon voisin !
Le coursier écrivait encore moins bien qu'un psychiatre rédigeant à la main une ordonnance.
Le problème c'est que je ne connais aucun de mes voisins et que dans l'immeuble on est plus d'une centaine.
J'ai frappé à plusieurs reprises à la porte de mon voisin de palier le soir même et le lendemain soir. Pas de réponse.
Je n'ai jamais su quel était ce mystérieux voisin à qui j'avais bien involontairement offert ce somptueux cd du groupe finlandais.
Mais au moins Amazon n'a fait aucune difficulté pour m'en renvoyer un exemplaire rapidement.

Des histoires de colis j'en ai plein !
Je pourrais aussi vous raconter celle de l'avis de passage m'invitant à rechercher à partir du 16 juillet un énorme paquet contenant une vingtaine de romans d'horreur de la collection Rivière blanche à la poste de Sainte Catherine. Et la façon dont j'arrive avec impatience ledit jour au petit bureau de la commune où je découvre une mention "Fermeture estivale du 16 au 31 juillet".
Plus récemment, j'ai commandé un roman de Thomas Gunzig à un particulier sur le site Rakuten. le vendeur me demande de ne pas le prendre : il a interverti deux étiquettes sur ses envois. Pour accélérer le processus d'échange je me rends au point relais à Auchan Arras. Et en effet je comprends l'erreur en voyant un paquet à mon nom d'un mètre cube et d'une bonne dizaine de kilos. C'était pas un livre de Thomas Gunzig qu'il y avait dedans c'était une centaine ! Il faut savoir que je sortais à peine de l'hôpital et je ne sais même pas comment vu ma fragilité j'ai fait pour parcourir les 200 mètres me séparant de l'accueil du magasin. J'ai eu des vertiges, mon coeur s'est emballé, j'ai fait au moins deux pauses sur ce parcours qui m'a paru aussi long que périlleux. L'hôtesse m'a débarrassé de mon encombrant fardeau avec une déconcertante facilité pour le renvoyer à l'expéditeur.
C'était en janvier.
J'attends toujours ma commande initiale.

Alors franchement, les petits problèmes de colis d'Emma Stein, pardonnez-moi, mais c'est de la gnognote !
Son facteur lui a juste remis un paquet pour son voisin monsieur A. Palandt afin qu'elle puisse le lui remettre et qu'il puisse terminer sa tournée un peu plus tôt.
C'est quand même pas la mer à boire.
Seulement Emma est une personne fragile.
( Au fait, pour ceux qui n'auraient pas suivi je parle quand même brièvement du roman de Fitzek ! )
On se demande même si elle n'est pas un peu chtarbée.
Toute cette comédie pour juste traverser la rue et rencontrer cet homme sous prétexte qu'elle n'en n'a jamais entendu parler !
Enfin bon, des raisons d'être détraquée, elle en a.
Un psychopathe surnommé le coiffeur l'aurait violée dans une chambre d'hôtel avant de lui raser la tête. Ce traumatisme lui a quelque peu fait perdre la raison. D'autant que tout le monde met sa parole en doute. Ce serait bien la première victime à rester en vie, son numéro de chambre n'existe pas, pour faire court il n'y a rien qui colle dans son témoignage d'agression.
"Ta spécialité c'est la mythomanie. Tu connais les conditions qui peuvent déclencher le mensonge pathologique compulsif."
N'empêche que sa terreur est en tout cas bien réelle, que ses fondements soient ou non justifiés. Elle est paralysée par le moindre bruit, c'est la panique à bord au plus petit imprévu.
Il faut dire aussi que son agresseur présumé est toujours en liberté.
Mais que s'est-il passé entre le moment où elle a reçu cet angoissant colis et le moment où elle est auditionnée par son ami avocat, Konrad Luft, trois semaines plus tard ?
De quels crimes est-elle accusée exactement ?
Est-ce que plaider la folie pourrait lui permettre d'éviter la prison ?
Comment distinguer la part de vérités et la part d'affabulations dans ce long témoignage d'Emma ?
"Etre incapable de différencier la réalité de la folie, ce n'est pas une vie."

La Deutsche Post est-elle aussi efficace que notre Poste française ?
Emma est-elle totalement paranoïaque ou ses sources d'épouvante et d'accès de folie sont-elle légitimes ?
Contrairement à moi, son voisin aura-t-il la chance de recevoir son colis ? ( Un indice quand même : A l'intérieur ce n'est pas un album de Nightwish. Désolé si je spoile ! )
Vous connaîtrez les réponses à toutes ces questions primordiales en lisant le colis de Sebastian Fitzek, un thriller beaucoup plus psychologique que ne l'étaient Siège A ou le somnambule.
Un roman difficile à lâcher avant de connaître la fin mais qui à mon sens n'offre pas davantage qu'un très bon moment de suspense.
Ce qui est toujours bon à prendre !
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