La peur ronge l’âme et vide ses victimes de l’intérieur.
Ses cheveux.
Symbole de la sexualité et de la fertilité depuis la nuit des temps. Voilà pourquoi, dans de nombreuses cultures, les femmes se voilent la tête, afin de ne pas attirer le démon qui habite l’homme.
Les personnes extérieures considèrent souvent les maladies psychiques avec un certain scepticisme. Elles se demandent par exemple pourquoi un acteur ou un artiste mondialement connu se donne la mort alors qu’il semblait avoir « tout », la gloire, la fortune et de nombreux « amis »; c’est qu’elles ne comprennent rien aux démons qui, nichés dans les âmes les plus sensibles, leur rappellent dans un murmure, au moment du plus grand bonheur, leur médiocrité. Les personnes saines d’esprit conseillent aux dépressifs de ne pas être toujours si tristes, et aux paranoïaques comme elle de ne pas se montrer froussards au point de contrôler la porte d’entrée au moindre craquement dans les poutres. Mais il reviendrait à peu près au même de demander à un homme à la jambe cassée de courir un marathon.
Dans la peinture zen, l’ensô, le cercle, est tracé d’un seul trait de pinceau très fluide. Les artistes zen prétendent que seule une personne recueillie et équilibrée est capable de tracer un ensô harmonieux. C’est donc à sa manière de peindre un tel cercle qu’on reconnaît l’état de conscience de l’artiste.
Au cours des semaines précédentes, elle avait fait le douloureux apprentissage des souffrances endurées par les dépressifs, dont la maladie est souvent interprétée comme une profonde tristesse par les non-initiés. En réalité, un dépressif se trouve coincé dans un gouffre psychique d’une telle profondeur qu’il est incapable de prendre la moindre initiative. C’est là une des raisons du taux élevé de suicide chez les dépressifs au moment où ils commencent un traitement destiné à leur redonner des forces. Ces cachets ne leur rendent pas la joie de vivre mais leur procurent l’énergie de mettre fin à leurs jours.
Le chiffre quatre se prononçant comme le mot « mort » en chinois, japonais et coréen, il était parfois considéré comme un porte-malheur.
Le déshabillage paradoxal est le phénomène psychologique qui donne à certaines personnes à deux doigts de mourir de froid l’impression d’avoir terriblement chaud. Voilà pourquoi on découvre parfois des cadavres congelés mais nus. Au moment de mourir, les malheureux se sont arraché leurs vêtements du corps.
Dans la majorité des films et des romans, les médecins légistes sont représentés comme des types bizarres qui interviennent toujours trop tard. Ils détestent cette image, qui donne souvent l’impression que leur travail n’est pas estimé à sa juste valeur. Il ne se contentent pourtant pas de découper des cadavres : ils jouent souvent un rôle clé, notamment dans les interrogatoires de témoins et de suspects.
Le Coiffeur.
Un qualificatif inventé par la presse, bien trop innocent. Comme si on appelait « voyou » un homme qui écorchait vives des femmes.
Enceinte.
Huit lettres aujourd’hui dotées d’une signification complètement différente qu’à peine six mois plus tôt.
Jadis, avant, ce mot était synonyme de rêve, d’avenir, le symbole de la joie et du sens de la vie. À présent, il ne désignait plus qu’une blessure béante, un bonheur perdu, et quand on le prononçait à voix basse, il sonnait comme « jamais » ou « disparu ».