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Critique de mollymonade


Apres avoir passé la nuit avec un inconnu, une jeune femme découvre dès le lendemain qu'elle est suspectée de complicité dans une tentative d'attentat terroriste. Bien que menant une vie plutôt banale, sans convictions politiques ou religieuses, elle a pour torts d'exercer le sulfureux métier de danseuse "érotique" dans un club huppé de Sydney et d'avoir profondément vexé un journaliste en repoussant ses avances.
De suspecte, elle est très rapidement considérée comme coupable car à partir du peu qu'ils savent d'elle, c'est à dire rien, la police, les experts en tout genre et la presse n'hésitent pas à inventer, à échafauder des théories hasardeuses pour prouver sa culpabilité et ainsi la désigner comme l'ennemie publique n°1. Sous la pression de la frénésie médiatique menée par le journaliste revanchard, la jeune femme, considérée désormais comme une dangereuse terroriste, se retrouve prise dans une gigantesque machine qu'elle est impuissante à arrêter. Elle devient alors la victime d'un terrorisme institutionnel qui a fait d'elle un monstre à abattre.

Dans une atmosphère poisseuse de chaleur et de stupeur, ce roman examine l'anatomie d'un lynchage médiatique. A la fois thriller et satire sociale, il vise sans équivoque tous ceux qui dans les médias exploitent et entretiennent la peur dans le but de faire grimper les audiences. Flanagan n'épargne pas non plus le public qui joue aussi son rôle en se montrant réceptif et actif dans la circulation de l'information, qu'elle soit vraie ou fausse. La fureur et l'ennui épingle les travers, le plus souvent désolants mais aussi parfois risibles à force de ridicule, d'un monde toujours à la recherche du sensationnel et dans lequel les rumeurs se propagent à la vitesse de l'éclair et renvoie le lecteur à la façon dont il fait face à la peur des menaces réelles ou fictives qui pèsent sur ce monde.
Bien que publié en 2007, le roman n'évoque que la télévision, la radio et la presse écrite comme voies d'information, ou plutôt de désinformation, alors que l'internet et ses réseau sociaux, voies royales pour propager la diffamation et les fake news, n'ont pas voix au chapitre. Et c'est tant mieux !
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