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Critique de colimasson


Avant de lire ce livre, Les Beatles m'étaient plutôt étrangers… Certaines de leurs chansons me plaisent mais sont loin de déclencher ma passion. Quant aux autres, je les ai déjà oubliées. Pour ce qui est de John Lennon, le mystère est encore plus grand… Encore plus inconnu pour moi que le groupe auquel il a largement contribué.

Heureusement, avec Foenkinos, les lacunes sur le sujet ne sont pas un problème insurmontable à la lecture. On peut ouvrir Lennon sans rien connaître du personnage, et on peut même se permettre l'hérésie de se lancer dans cette lecture sans jamais avoir écouté une des chansons du groupe (même si c'est toujours un avantage pour comprendre les quelques paragraphes dans lesquels Lennon règle son compte à certaines chansons qui ont fait le succès du groupe –et je pense tout particulièrement à Yesterday) :

« Il y avait toujours un con pour me dire qu'il adorait plus que tout Yesterday. Je ne disais rien, mais bon, j'en ai rien à foutre de cette chanson. Elle est de Paul. Elle est complètement Paul. J'ai dîné tellement de fois ans des restaurants où les musiciens du coin se mettaient à jouer Yesterday pour me faire plaisir. Faut être vraiment con pour croire que ça pourrait me mettre en joie. »

Ici, il est question de musique, bien sûr, mais celle-ci ne se résume pas simplement à la création d'une harmonie de notes et de sons visant uniquement à l'élaboration d'une chanson. Avec toute l'honnêteté que l'on est en droit d'exiger lorsqu'on lit les confessions d'un homme à son psychiatre, on comprend rapidement que la création musicale n'est qu'un moyen pour combler le déficit sentimental accumulé par John depuis son enfance. le succès, l'admiration, le sentiment d'appartenance à un groupe… quoi de mieux en effet pour pallier momentanément à un sentiment de solitude et d'abandon ?

« Je me sens seul, et c'est de cette solitude-là que tout a découlé. C'est pour ça que les Beatles ont marché. le socle du groupe, c'est ma solitude. Ma nécessité de vivre avec eux pour survivre. »

Pour autant, Foenkinos ne donne pas à Lennon le ton apitoyé d'un homme qui cherche à régler ses comptes avec son passé en désignant des coupables. On a plutôt l'impression de l'entendre raconter simplement sa vie, uniquement pour lui permettre de réaliser le chemin parcouru depuis son enfance solitaire.
Les anecdotes s'enchaînent les unes après les autres, chaque séance chez le psychiatre s'attardant plus particulièrement sur un évènement bouleversant de son existence : l'enfance chez Mimi, puis le bref retour chez sa mère, l'ennui, la formation du premier groupe, les premiers concerts, la première copine, la folie des Beatles, le coup de foudre avec Yoko Ono, la séparation. La fin, bien sûr, Lennon ne la connaît pas encore, et elle fera simplement l'objet d'un épilogue.
Faut-il croire ou non à toutes les élucubrations de Foenkinos au sujet de la vie de Lennon ? Ou est la part de vérité, ou est la part de digression littéraire ? Même si Foenkinos semble vouer beaucoup d'admiration à Lennon, il ne perd jamais son regard critique et permet au lecteur de réfléchir en même temps que lui. Cette biographie romancée, véritable plaisir de lecture, ne pouvait aller plus directement au coeur de son sujet qu'en plaçant le lecteur dans la peau de son psychiatre. Et le résultat me paraît très réussi.

(Après ça, j'ai essayé de réécouter des albums des Beatles mais la magie n'a malheureusement pas opéré… Je resterai toujours réfractaire il me semble !)
Lien : http://colimasson.over-blog...
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