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Critique de Mermed


le titre italien de ce roman est l'Importanza del luoghi communi (L'importance des clichés)

Il apparaît immédiatement, dès les premières pages, que ce roman de Marcello Fois est un drame en chambre – pour reprendre l'expression allemande, kammerspiel. 

Deux jumelles sont dans un appartement, comme deux dés que Marcello Fois s'amuse à secouer, les faisant ainsi rouler encore et encore. 

Les mots entre elles sont tout sauf légers, après un très long silence. Les soeurs Alessandra et Marinella se retrouvent après la mort de leur père, qui les a abandonnées lorsqu'elles étaient enfants. L'alphabet est à retrouver, avec la douleur qu'est l'alphabet. 

Tout devient une seule plainte: pourquoi avons-nous parlé et parlé encore, sachant que les mots sont inutiles, pourquoi n'avons-nous pas pu les remplacer? Pourquoi ne nous a-t-il pas été donné, de vivre au lieu de parler ? Les mots, malgré tout, sont le seul outil.  Et voilà qu'ils se déroulent en formes de clichés. Des clichés de l'espace: la salle de bain par exemple : « On est au bon endroit... Dans la salle de bain, non ? On a toujours fait les plus grandes confidences dans la salle de bain... ».  le cliché comme relique de la sagesse populaire: "...notre bonheur ne dépend de personne d'autre que de nous-mêmes...". 
Marcello Fois enchaîne des fragments, des sanglots, des larmes, jusqu'à ce que le souffle de l'obsession se révèle, désormais "jouant au massacre silencieux de l'attente pour voir qui baisserait les yeux la première". 
Un court roman étonnant de Marcello Fois qui trace une histoire universelle sur la férocité et la douceur des liens familiaux.
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