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EAN : 9782021181715
160 pages
Seuil (03/09/2015)
2.8/5   15 notes
Résumé :
À la mort de leur père, Marinella et Alessandra se retrouvent dans l'appartement de leur enfance. Avec ses murs verts et ses recoins mystérieux, il évoque une jungle où résonnent des cris d'animaux sauvages. C'est le cadre idéal pour un règlement de compte entre ces sœurs jumelles que le deuil révèle telles qu'elles sont vraiment : deux prédatrices assoiffées de vérité et de vengeance. Mais il n'est pas dit que la plus forte parvienne à l'emporter. Haletant et boule... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Lu ou plutôt dévoré dans l'après-midi, Cris, murmures et rugissements est ma première rencontre avec l'auteur italien Marcello Fois.
On y fait la connaissance de deux soeurs qui se retrouvent pour une occasion bien particulière :
"Alessandra était sa jumelle, raison pour laquelle Marinella n'avait pas besoin de la voir pour la sentir derrière elle.Elle percevait clairement sa gêné, car c'était sa propre gêne. Dans cet appartement s'était éteint leur père, celui-la même qui les avait abandonnées enfants, et n'avait plus donné signe de vie."

Ce roman est un huis-clos vraiment très réussi. le lecteur passe par tous les sentiments. le rire car c'est l'occasion pour les soeurs de se disputer :
"" Réponds à ma place", s'exclame Alessandra en lui tendant l'appareil. Marinella s'en saisit, hésitante.
"Moi ? Qu'est-ce que je dois dire ?
-Ce que tu veux ! Ah, dis que je ne peux pas parler, que j'ai une soeur égoïste qui, malgré mes efforts, refuse de me comprendre....
- Non, elle ne peut pas parler, vous savez, elle a une soeur égoïste qui, malgré ses efforts, refuse de la comprendre....On a raccroché."
Alessandra se jette sur le téléphone et se le réapproprie, étonnée que Marinella l'ait prise au sérieux.
" Allô...allô ? On a vraiment raccroché. Mais qu'est-ce qui t'a pris ?
- Je t'ai obéi...
-Tu dois être contente. C'était peut être un coup de fil professionnel, mais tu t'en fiches...Par les temps qui courent, le travail est précieux...
- Tu m'as demandé de répondre et tu m'as dit exactement quoi...
- J'ai dit ça comme ça...Tu l'as fait exprès !
- J'ai suivi tes instructions à la lettre, tu devrais être satisfaite....
- Ça, c'est bien toi ! Tu désobéis même quand tu obéis en apparence. Il y avait dans ce que j'ai dit une nuance que tu as préféré négliger....""
Mais aussi l'agacement car parfois les deux soeurs sont difficilement supportables ou encore la tristesse et la nostalgie. Les répliques fusent telles une pièce de théâtre.

Je suis conquise par l'auteur, son écriture est jolie et le roman se lit très vite.Ses personnages sont très bien travaillés, Marinella et Alessandra sont jumelles, elles se ressemble donc mais pourtant elles sont très différences, ont des vies opposés, des points de vue qui divergent et des souvenirs différents.
Je pense me pencher sur ses autres écrits prochainement.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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le titre italien de ce roman est l'Importanza del luoghi communi (L'importance des clichés)

Il apparaît immédiatement, dès les premières pages, que ce roman de Marcello Fois est un drame en chambre – pour reprendre l'expression allemande, kammerspiel. 

Deux jumelles sont dans un appartement, comme deux dés que Marcello Fois s'amuse à secouer, les faisant ainsi rouler encore et encore. 

Les mots entre elles sont tout sauf légers, après un très long silence. Les soeurs Alessandra et Marinella se retrouvent après la mort de leur père, qui les a abandonnées lorsqu'elles étaient enfants. L'alphabet est à retrouver, avec la douleur qu'est l'alphabet. 

Tout devient une seule plainte: pourquoi avons-nous parlé et parlé encore, sachant que les mots sont inutiles, pourquoi n'avons-nous pas pu les remplacer? Pourquoi ne nous a-t-il pas été donné, de vivre au lieu de parler ? Les mots, malgré tout, sont le seul outil.  Et voilà qu'ils se déroulent en formes de clichés. Des clichés de l'espace: la salle de bain par exemple : « On est au bon endroit... Dans la salle de bain, non ? On a toujours fait les plus grandes confidences dans la salle de bain... ».  le cliché comme relique de la sagesse populaire: "...notre bonheur ne dépend de personne d'autre que de nous-mêmes...". 
Marcello Fois enchaîne des fragments, des sanglots, des larmes, jusqu'à ce que le souffle de l'obsession se révèle, désormais "jouant au massacre silencieux de l'attente pour voir qui baisserait les yeux la première". 
Un court roman étonnant de Marcello Fois qui trace une histoire universelle sur la férocité et la douceur des liens familiaux.
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Cris, murmures et rugissements est le premier livre de Marcello Fois que j'ai lu. Cette première expérience s'est avérée plutôt bonne, je n'exclus donc pas de lire un plusieurs autres livres de cet auteur.

Nous nous trouvons ici avec deux soeurs qui, après le décès de leur père, se rendent dans sa maison. celle qui, logiquement, doit leur revenir. Toute la scène se passe à l'intérieur de cette maison. Comme j'aime les huis clos, cela ne m'a posé aucun problème, bien au contraire.
Dans une ambiance que j'ai trouvée tantôt angoissante, tantôt confidentielle, mêlée de mystère, les deux soeurs vont discuter mais surtout s'affronter ! Entre Marinella et Alessandra, deux visions des choses opposées vont se faire face. J'ai aimé suivre leurs dialogues. Très vite nous pouvons cerner la personnalité des deux protagonistes. Il y a, si l'on peut dire, la forte et la faible. Ou bien encore, la gentille et la méchante.
Entre règlements de comptes, provocations, reproches, pointages du doigt... Je me suis demandé si Marinella et Alessandra sauraient retrouver un peu de fraternité. Puis, au fil des pages, Les deux soeurs se laissent aller à quelques révélations et confidences...
C'est un roman intéressant que j'ai bien aimé mais je trouve que la couverture est assez hors-sujet !
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Comme le titre français n'est pas la traduction du titre italien et ne lui ressemble pas : (" l'importanza dei luoghi comuni"),
j'ai sorti les deux ouvrages de la médiathèque !!


Deux soeurs, jumelles, de quarante-huit ans, se retrouvent dans l'appartement de leur père décédé. Semblables physiquement, mais de personnalités opposées.
L'une, Alessandra, décidée et directe est une femme exubérante tandis que l'autre, Marinella, calme et réfléchie, n'est as reconnue dans ses recherches de physicienne.

Le papier peint de la salle à manger est un protagoniste important. "en se reflétant sur le papier vert foncé, la lumière évoquait un marécage, ou plutôt une jungle reproduite in vitro, si bien que tous les sons_gargouillements de tuyaux, glissement de rideaux, sifflements de courants d'air_ pouvaient être rapportés à des hyènes, des singes ou des serpents."
Ce papier peint vert, asphyxiant, pas à pas se transforme en toile de fond d'une forêt pleine d'animaux sauvages dont les appels de défi et de lutte s'entendent résonner dans le vide.
Le bruit des combats entre prédateurs correspond au défi des deux femmes qui, dans ce lieu commun, neutre et partagé, mettent à plat leurs souvenirs d'un père absent.
Les lieux communs sont importants parce que forgés grâce à la synthèse de la sagesse populaire.

L'essence de ce roman, bref, est un affrontement, un duel.
Aucun mot n'est superflu, donc chacun est important.
je pense qu'il restera dans ma mémoire.
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A la mort de leur père, Marinella et Alessandra se retrouvent dans l'appartement de leur père. Ce père, elles l'ont peu connu puisqu'il les a abandonnées lorsqu'elles étaient enfants. Dès leur arrivée dans cette maison dont les murs gardent quelques empreintes de cadres ou miroirs décrochés, voilà que l'une des soeurs invective sa jumelle ; les reproches et critiques acerbes se multiplient, le ton est percutant, méchant, l'agressivité va crescendo et l'on se demande quand elle va s'arrêter car spectateur de cette méchanceté, on se sent mal à l'aise. Puis la voisine arrive.

Voici un court roman de 150 pages paru au Seuil il y a deux ans et l'occasion pour moi de découvrir cet auteur.
Deux sentiments en lisant cette histoire : une impression de malaise tant Alessandra est agressive et une déception lorsque ses revendications et critiques se font moindre. Paradoxal. En fait j'ai été tellement emportée par son flot de mots acides à l'encontre de sa soeur pendant la première moitié du roman que je m'attendais à une joute verbale ou physique entre les deux. Or, la venue de la voisine temporise même si elle fait elle aussi des révélations qui surprennent. Mais la deuxième moitié du roman m'a du coup semblée plus terne et fade et je l'ai trouvée moins réussie que la première. Pour autant, j'aurais eu du mal à subir cette haine pendant 150 pages.
Un roman qui est donc plutôt une déception car il retombe comme un soufflé et la fin me semble escamotée.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
" Réponds à ma place", s'exclame Alessandra en lui tendant l'appareil. Marinella s'en saisit, hésitante.
"Moi ? Qu'est-ce que je dois dire ?
-Ce que tu veux ! Ah, dis que je ne peux pas parler, que j'ai une soeur égoïste qui, malgré mes efforts, refuse de me comprendre....
- Non, elle ne peut pas parler, vous savez, elle a une soeur égoïste qui, malgré ses efforts, refuse de la comprendre....On a raccroché."
Alessandra se jette sur le téléphone et se le réapproprie, étonnée que Marinella l'ait prise au sérieux.
" Allô...allô ? On a vraiment raccroché. Mais qu'est-ce qui t'a pris ?
- Je t'ai obéi...
-Tu dois être contente. C'était peut être un coup de fil professionnel, mais tu t'en fiches...Par les temps qui courent, le travail est précieux...
- Tu m'as demandé de répondre et tu m'as dit exactement quoi...
- J'ai dit ça comme ça...Tu l'as fait exprès !
- J'ai suivi tes instructions à la lettre, tu devrais être satisfaite....
- Ça, c'est bien toi ! Tu désobéis même quand tu obéis en apparence. Il y avait dans ce que j'ai dit une nuance que tu as préféré négliger...."
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- Laisse-moi deviner. On disait : l'une est vraiment du genre a réussir, l'autre semble se sacrifier inutilement pour obtenir ce en quoi elle croit, mais elle a la scoumoune...
- N'utilise pas de mots vulgaires, tu sais bien que je ne les supporte pas.
- Quoi ? Scoumoune?
- Oui, ça...
- Ça n'a rien de vulgaire.
- Ah non? Alors tu peux me dire quand ce mot est entre dans le vocabulaire des gens convenables ? Hein?
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Elles imaginèrent par exemple que la voisine adorait la lampe et que leur père la lui avait offerte. Elles virent la femme protester, objectait que c'était un souvenir de famille. Et leur père lui dire de l'accepter, affirmer qu'il ne faut pas accorder trop d'importance aux objets, car, à moins de s'user tant que nous sommes en vie, ils ont la mauvaise habitude de nous survivre. Dans le récit de ces traces, la voisine refuse encore...Mais quelques heures après, au retour de ses courses, elle trouve la lampe devant sa porte.Les objets prennent le chemin que veulent les gens.
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Je croyais tout. Je croyais que le monde avait pris fin et, une seconde après, que tout allait recommencer. Je croyais qu'il y avait une vie après la vie et que nous serions alors récompensés de nos souffrances. Je croyais que tu étais forte et invincible. Je croyais que les martiens m'avaient vraiment attachée au lit, car je pensais que si je devenais ta victime, que si mon but consistait à ne pas avoir de but, alors j'aurais une chance de survivre... Comme ces animaux qui se rendent compte qu'ils n'ont aucune chance contre les prédateurs et qui s'inventent mille défenses inoffensives.
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Que le destin était obstiné, voire pédant. Alessandra le savait bien, car elle était elle-même un agent du Destin dans le monde. Elle se considérait comme la seule personne sur terre a comprendre sans l'ombre d'un doute la marche des choses. On aurait dit une employée connaissant son chef de service sur le bout des ongles. Pour elle, les choses se produisaient ainsi qu'elles devaient se produire, parce qu'elles étaient conçues dans ce but même. Point final. Il existait quelques part un endroit immense ou l'on stockait les événements avant de les distribuer...
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