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Lu ou plutôt dévoré dans l'après-midi, Cris, murmures et rugissements est ma première rencontre avec l'auteur italien Marcello Fois.
On y fait la connaissance de deux soeurs qui se retrouvent pour une occasion bien particulière :
"Alessandra était sa jumelle, raison pour laquelle Marinella n'avait pas besoin de la voir pour la sentir derrière elle.Elle percevait clairement sa gêné, car c'était sa propre gêne. Dans cet appartement s'était éteint leur père, celui-la même qui les avait abandonnées enfants, et n'avait plus donné signe de vie."

Ce roman est un huis-clos vraiment très réussi. le lecteur passe par tous les sentiments. le rire car c'est l'occasion pour les soeurs de se disputer :
"" Réponds à ma place", s'exclame Alessandra en lui tendant l'appareil. Marinella s'en saisit, hésitante.
"Moi ? Qu'est-ce que je dois dire ?
-Ce que tu veux ! Ah, dis que je ne peux pas parler, que j'ai une soeur égoïste qui, malgré mes efforts, refuse de me comprendre....
- Non, elle ne peut pas parler, vous savez, elle a une soeur égoïste qui, malgré ses efforts, refuse de la comprendre....On a raccroché."
Alessandra se jette sur le téléphone et se le réapproprie, étonnée que Marinella l'ait prise au sérieux.
" Allô...allô ? On a vraiment raccroché. Mais qu'est-ce qui t'a pris ?
- Je t'ai obéi...
-Tu dois être contente. C'était peut être un coup de fil professionnel, mais tu t'en fiches...Par les temps qui courent, le travail est précieux...
- Tu m'as demandé de répondre et tu m'as dit exactement quoi...
- J'ai dit ça comme ça...Tu l'as fait exprès !
- J'ai suivi tes instructions à la lettre, tu devrais être satisfaite....
- Ça, c'est bien toi ! Tu désobéis même quand tu obéis en apparence. Il y avait dans ce que j'ai dit une nuance que tu as préféré négliger....""
Mais aussi l'agacement car parfois les deux soeurs sont difficilement supportables ou encore la tristesse et la nostalgie. Les répliques fusent telles une pièce de théâtre.

Je suis conquise par l'auteur, son écriture est jolie et le roman se lit très vite.Ses personnages sont très bien travaillés, Marinella et Alessandra sont jumelles, elles se ressemble donc mais pourtant elles sont très différences, ont des vies opposés, des points de vue qui divergent et des souvenirs différents.
Je pense me pencher sur ses autres écrits prochainement.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Cris, murmures et rugissements est le premier livre de Marcello Fois que j'ai lu. Cette première expérience s'est avérée plutôt bonne, je n'exclus donc pas de lire un plusieurs autres livres de cet auteur.

Nous nous trouvons ici avec deux soeurs qui, après le décès de leur père, se rendent dans sa maison. celle qui, logiquement, doit leur revenir. Toute la scène se passe à l'intérieur de cette maison. Comme j'aime les huis clos, cela ne m'a posé aucun problème, bien au contraire.
Dans une ambiance que j'ai trouvée tantôt angoissante, tantôt confidentielle, mêlée de mystère, les deux soeurs vont discuter mais surtout s'affronter ! Entre Marinella et Alessandra, deux visions des choses opposées vont se faire face. J'ai aimé suivre leurs dialogues. Très vite nous pouvons cerner la personnalité des deux protagonistes. Il y a, si l'on peut dire, la forte et la faible. Ou bien encore, la gentille et la méchante.
Entre règlements de comptes, provocations, reproches, pointages du doigt... Je me suis demandé si Marinella et Alessandra sauraient retrouver un peu de fraternité. Puis, au fil des pages, Les deux soeurs se laissent aller à quelques révélations et confidences...
C'est un roman intéressant que j'ai bien aimé mais je trouve que la couverture est assez hors-sujet !
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le titre italien de ce roman est l'Importanza del luoghi communi (L'importance des clichés)

Il apparaît immédiatement, dès les premières pages, que ce roman de Marcello Fois est un drame en chambre – pour reprendre l'expression allemande, kammerspiel. 

Deux jumelles sont dans un appartement, comme deux dés que Marcello Fois s'amuse à secouer, les faisant ainsi rouler encore et encore. 

Les mots entre elles sont tout sauf légers, après un très long silence. Les soeurs Alessandra et Marinella se retrouvent après la mort de leur père, qui les a abandonnées lorsqu'elles étaient enfants. L'alphabet est à retrouver, avec la douleur qu'est l'alphabet. 

Tout devient une seule plainte: pourquoi avons-nous parlé et parlé encore, sachant que les mots sont inutiles, pourquoi n'avons-nous pas pu les remplacer? Pourquoi ne nous a-t-il pas été donné, de vivre au lieu de parler ? Les mots, malgré tout, sont le seul outil.  Et voilà qu'ils se déroulent en formes de clichés. Des clichés de l'espace: la salle de bain par exemple : « On est au bon endroit... Dans la salle de bain, non ? On a toujours fait les plus grandes confidences dans la salle de bain... ».  le cliché comme relique de la sagesse populaire: "...notre bonheur ne dépend de personne d'autre que de nous-mêmes...". 
Marcello Fois enchaîne des fragments, des sanglots, des larmes, jusqu'à ce que le souffle de l'obsession se révèle, désormais "jouant au massacre silencieux de l'attente pour voir qui baisserait les yeux la première". 
Un court roman étonnant de Marcello Fois qui trace une histoire universelle sur la férocité et la douceur des liens familiaux.
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Lu en une soirée, ce livre m'aura laissé une impression d'angoisse... L'écriture est belle, les personnages bien creusés, ... J'ai trouvé la tournure des phrases et des situations proche d'une pièce de théâtre. La volonté de l'auteur est clairement d'installer une atmosphère étouffante et oppressante et le résultat est là. Je ne suis pas sûre d'avoir apprécié la lecture. Je pense que c'est un livre à lire quand le moral est bon... d'un côté la quatrième de couverture m'avait prévenue! Qu'attendre de plus d'un huis clos!
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Le poids des silences compacts

Le père mort. Des soeurs jumelles dans l'appartement (re)trouvé de l'enfance. Des silences, des non-dits. La géographie des lieux et des sentiments. La froideur de l'une. le silence de l'autre. « Un silence compact figea cet instant. On aurait dit qu'il n'y avait plus de phrases, qu'il n'y avait plus de mots nécessaires pour ces phrases, ni de lettres nécessaires pour ces mots ». Une voisine. Une visite cachée. Sommes-nous nos lieux ? Une autre histoire, d'autres histoires.

Se taire. Dire. « Contrairement à ce que tu penses, les confidences ne sont pas faites pour attirer la pitié. Elles servent uniquement à prononcer devant quelqu'un ce qu ‘on se dit depuis toujours sans produire de son… ». La mémoire, ces passés recomposés. Qu'est-ce qui suffit ?

Trois femmes, des cris, des murmures, des silences, des rugissements, l'ombre portée d'hommes absents.

Une question en marge de ce roman. Et si les personnages avaient été des jumeaux, quelles auraient été les vérités, les mensonges et les vengeances ?

« L'obscurité mélancolique d'une autre fin d'après-midi les submergea lentement »


Lien : https://entreleslignesentrel..
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Comme le titre français n'est pas la traduction du titre italien et ne lui ressemble pas : (" l'importanza dei luoghi comuni"),
j'ai sorti les deux ouvrages de la médiathèque !!


Deux soeurs, jumelles, de quarante-huit ans, se retrouvent dans l'appartement de leur père décédé. Semblables physiquement, mais de personnalités opposées.
L'une, Alessandra, décidée et directe est une femme exubérante tandis que l'autre, Marinella, calme et réfléchie, n'est as reconnue dans ses recherches de physicienne.

Le papier peint de la salle à manger est un protagoniste important. "en se reflétant sur le papier vert foncé, la lumière évoquait un marécage, ou plutôt une jungle reproduite in vitro, si bien que tous les sons_gargouillements de tuyaux, glissement de rideaux, sifflements de courants d'air_ pouvaient être rapportés à des hyènes, des singes ou des serpents."
Ce papier peint vert, asphyxiant, pas à pas se transforme en toile de fond d'une forêt pleine d'animaux sauvages dont les appels de défi et de lutte s'entendent résonner dans le vide.
Le bruit des combats entre prédateurs correspond au défi des deux femmes qui, dans ce lieu commun, neutre et partagé, mettent à plat leurs souvenirs d'un père absent.
Les lieux communs sont importants parce que forgés grâce à la synthèse de la sagesse populaire.

L'essence de ce roman, bref, est un affrontement, un duel.
Aucun mot n'est superflu, donc chacun est important.
je pense qu'il restera dans ma mémoire.
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Ce court roman se lit très facilement d'une traite et je pense qu'il a été imaginé justement dans ce but. Il est haletant, dans le sens où l'on attend de voir quelle sera la prochaine réplique sanglante, le tout avec un sentiment d'agacement tant les jumelles peuvent être insupportables. Les vies de Marinella et Alessandra s'opposent, d'un côté la working girl, déterminée, impitoyable, de l'autre la chercheuse, calme et réfléchie.

Ce roman raconte donc un affrontement entre des deux protagonistes et prend donc essentiellement la forme d'un long dialogue. le format très court le rend intense, chaque mot étant choisi pour avoir le plus d'impact possible. le huis clos rend ce duel presque étouffant, ce d'autant plus que l'appartement semble être un troisième protagoniste tant sa vie y est décrite avec précision. le papier peint, le bruit des tuyaux, le glissement des rideaux, les sifflements constituent une vraie scène de jungle.

La ponctuation, ou plutôt le manque de ponctuation, est le seul point négatif selon moi. J'ai eu beaucoup de mal, surtout ou début, à discerner qui des deux jumelles parlaient.
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Je trouve la quatrième de couverture tellement belle que je me sens obligée de la citer : « A la mort de leur père, Marinella et Alessandra se retrouvent dans l'appartement de leur enfance. Avec ses murs verts et ses recoins mystérieux, il évoque une jungle où résonnent des cris d'animaux sauvages. C'est le cadre idéal pour un règlement de compte entre ces soeurs jumelles que le deuil révèle telles qu'elles sont vraiment : deux prédatrices assoiffées de vérité et de vengeance. Mais il n'est pas dit que la plus forte parvienne à l'emporter. Haletant et bouleversant, ce huis clos met en scène deux femmes écorchées par la vie, enfin parvenues à a croisées des chemins. »

Marinella et Alessandra ont été abandonnées par leur père à l'âge de huit ans. C'est en revenant dans cet appartement quarante ans plus tard que les blessures du passé resurgissent. Il est question de haine, de mémoire familiale, d'amour aussi, malgré tout.

Ce court roman a des allures de pièce de théâtre : unité de temps, unité de lieu ; les dialogues entre les deux soeurs, qui montent en intensité. Il y a une telle férocité dans les propos qu'elles s'échangent, une telle hargne… Leurs mots sont ponctués par les cris d'animaux, les bruissements primitifs, imaginaires ou réels, qui résonnent dans l'appartement.

Si le texte est au début déstabilisant, il fini par s'en dégager une force singulière. J'ai beaucoup aimé les métaphores animales qui se glissent dans le texte pour décrire les faits et gestes des deux soeurs. Ces deux soeurs qui ressemblent à deux fauves…
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
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A la mort de leur père, Marinella et Alessandra se retrouvent dans l'appartement de leur père. Ce père, elles l'ont peu connu puisqu'il les a abandonnées lorsqu'elles étaient enfants. Dès leur arrivée dans cette maison dont les murs gardent quelques empreintes de cadres ou miroirs décrochés, voilà que l'une des soeurs invective sa jumelle ; les reproches et critiques acerbes se multiplient, le ton est percutant, méchant, l'agressivité va crescendo et l'on se demande quand elle va s'arrêter car spectateur de cette méchanceté, on se sent mal à l'aise. Puis la voisine arrive.

Voici un court roman de 150 pages paru au Seuil il y a deux ans et l'occasion pour moi de découvrir cet auteur.
Deux sentiments en lisant cette histoire : une impression de malaise tant Alessandra est agressive et une déception lorsque ses revendications et critiques se font moindre. Paradoxal. En fait j'ai été tellement emportée par son flot de mots acides à l'encontre de sa soeur pendant la première moitié du roman que je m'attendais à une joute verbale ou physique entre les deux. Or, la venue de la voisine temporise même si elle fait elle aussi des révélations qui surprennent. Mais la deuxième moitié du roman m'a du coup semblée plus terne et fade et je l'ai trouvée moins réussie que la première. Pour autant, j'aurais eu du mal à subir cette haine pendant 150 pages.
Un roman qui est donc plutôt une déception car il retombe comme un soufflé et la fin me semble escamotée.
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