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Critique de Phoenicia


Petite brique qui tout de même nous emmène en toute fluidité dans cette époque du haut Moyen-Age. C'est simple, le rythme est si bien dosé que les pages se tournent assez facilement et qu'on arrive, tout aussi facilement, à la fin de ce roman.

Pour la petite histoire, le Crépuscule et l'Aube est une préquelle des Piliers de la Terre. Les personnages, comme pour le reste de cette fresque, ne sont pas communs. Ce qui est commun, c'est le lieu géographique. On assiste donc, au gré des pages, à la fondation de Kingsbridge, comprenant au fur et à mesure du roman la raison de son appellation. Alors, c'est vrai, au début, on ne sait pas trop où on va mais on se laisse porter, découvrant les éléments qui s'agencent les uns avec les autres, naturellement.

Pour cette histoire, on suit un trio de personnages, tous les trois éminemment sympathiques et attachants, chacun à leur manière. On a, en premier lieu et surtout, Edgar, fils d'un charpentier de navire, très habile de ses mains, qui est bien sûr notre artisan attitré. Ken Follett, à travers lui, peut nous présenter l'artisanat de cette époque et comme d'habitude, on se régale. le deuxième personnage est celui de Ragna, jeune noble normande qui a épousé l'ealdorman ( donc le chef) de Shiring. Avec elle, on voit l'organisation politique de l'Angleterre du XXe s mais aussi et surtout la condition féminine ( même si d'autres personnages servent aussi cette fonction). Enfin, on découvre Aldred, moine épris d'érudition, aspirant à gérer un lieu de haute érudition intellectuelle, en passant par une bibliothèque fournie. Notre personnage appartient au clergé, élément indispensable car Ken Follett reprend des thématiques que l'on a déjà vu dans les Piliers de la terre, à savoir le pouvoir religieux mais aussi le pouvoir temporel.

Ainsi, on a une fratrie qui détient l'essentiel des pouvoirs dans ce coin de Shiring. Leur mainmise leur permet de faire beaucoup de dégâts, l'idée étant pour eux de maintenir le pouvoir qu'ils ont entre les mains, pouvoir à la fois temporel que religieux. Sans surprises, on navigue donc dans un monde d'intrigues qui touchent nos protagonistes principaux, plusieurs fois, de diverses manières, nous offrant au passage un récit riche et tellement bien documenté d'un point de vue historique.

On sait que cet récit se terminera heureusement. Pour autant, malgré cette fin heureuse attendue, la rigueur historique de Ken Follett l'invite à nous dépeindre la société telle qu'elle est. Force est de constater que cette société anglaise du haut Moyen-Age n'est pas une société de quiétude. Avec ces différentes luttes de pouvoirs, on a des scènes de viols, de massacres, de meurtres, d'esclavage qui font de ce récit à la fois une lecture authentique mais également pesante par moments. On sait qu'on doit s'attendre à cette sombritude historique, ce n'est pas pour autant que c'est facile à lire. Ken Follett n'en fait pas quelque chose de "trash" mais ne l'édulcore pas pour autant.

Ayant lu cette fresque de Kingsbridge dans un total désordre ( Une colonne de feu, puis les Pilliers de la Terre), il ne me reste plus qu'à découvrir prochainement Un monde sans fin.
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