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Critique de thedoc


1969 : un homme vient de marcher pour la première fois sur la Lune.
1969 : année où Mukwa, jeune indien Ojibwé, est envoyé dans un pensionnat canadien dirigé par des prêtres et nonnes catholiques. Mukwa n'a pas le choix, c'est la loi : tous les jeunes autochtones doivent être scolarisés, évangélisés et assimilés. Pour lui comme pour des centaines d'autres enfants indiens, c'est la découverte de l'enfer.

Elise Fontenaille s'inspire très souvent de faits divers ou de faits historiques pour écrire ses romans. A travers le personnage de Mukwa, elle nous fait ici découvrir l'horreur des pensionnats autochtones mis en place au Canada entre la fin du 19e siècle et 1996, dirigés par des prêtres et nonnes catholiques, et destinés à éduquer, instruire et intégrer les jeunes Indiens... "Génocide culturel" serait l'expression la plus appropriée pour parler des faits et exactions qui se sont déroulés dans ces sinistres institutions, et c'est d'ailleurs en ces termes que la Commission de Vérité et de Réconciliation a qualifié ce programme étatique.

150 000 enfants autochtones ont été arrachés à leur famille et placés dans ces pensionnats. Quelque 3200 enfants y sont morts de diverses maladies, dont la tuberculose. Les conditions sanitaires y étaient telles que le taux de mortalité était près de cinq fois plus élevé qu'au sein du reste de la population. Ajouter à cela actes de torture, sévices sexuels et psychologiques... "Tuer l'Indien dans l'enfant"... voilà comment on éradique une culture et une civilisation.
Les traumatismes parmi la population indienne actuelle sont immenses.

C'est en 1996 que le dernier pensionnat de ce genre a fermé ses portes.
C'était hier.

C'est un récit réaliste, poétique parfois à travers les yeux de l'enfant, terriblement glaçant et incroyable par l'ignominie des actes perpétrés. Mais c'est un livre nécessaire.

A lire, à faire lire, pour savoir.
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