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Critique de pile


La mort indienne est la quatrième enquête de Konrad Sejer. Mais il est peu tout à fait être lu en premier, car Sejer, bien que récurrent, n'est pas ici le personnage principal. le vrai personnage principal de la mort indienne est plutôt Gunder Jomann, la victime par ricochet.

Le début du roman est inhabituel. le meurtre ne survient pas tout de suite. Nous ne découvrons pas Gunder en veuf éploré, mais en célibataire qui ne connaît pas encore celle qui deviendra sa femme. Ensuite, parce que l'on aura suivi l'histoire de son mariage, on sera en deuil avec lui, et l'émotion de Gunder accompagnera la lecture.

Ce roman policier est très original. Pourtant la situation de départ est assez classique : un meurtre survient dans un petit village où tout le monde se connaît et une équipe de police de la ville vient mener l'enquête. Mais si la recherche du coupable est la priorité des enquêteurs, elle ne semble pas être la priorité de l'auteur. Plusieurs personnages prennent de l'épaisseur au cours du roman : le mari de la victime, l'inspecteur principal et son jeune collègue, le chauffeur de taxi, le propriétaire de la taverne, celui du petit commerce, l'employé de la station-service… et l'adolescente qui a été témoin du meurtre. Chacun d'eux a son histoire, ses propres tourments, et existe indépendamment de l'enquête. Et puis bien sûr les relations entre tous ces personnages sont décortiquées. Au fur et à mesure de l'enquête ils témoignent, se contredisent, se rétractent, mentent ou ne disent que la moitié de ce qu'ils savent. Mais Karin Fossum porte sur chacun d'eux un regard à la fois perçant et plein de compassion.

La fin du roman laisse des questions en suspens et place le lecteur face à deux suspects potentiels, l'un d'eux allant être jugé. Il n'y a plus alors qu'à se projeter dans la peau d'un juré. En savons-nous assez pour condamner l'accusé ? Quelle est notre intime conviction ?
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