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Critique de Litteraflure


Qu'avons-nous fait de nos campagnes ? Non contents de les avoir empoisonnées avec les engrais chimiques, nous les défigurons avec des éoliennes, phares trompeurs d'un progrès étiqueté plus durable. Mais ce progrès-là ne respecte rien. Ni la terre, ni les hommes qui la cultive, tant bien que mal, depuis des millénaires.
Mo est né sur la parcelle des Soulaillans, dans le Jura.
Mo et son père, Brun, que la fatalité finit par réunir, au-delà de leurs différends. Mo et sa mère, Suzanne, qui « lui a laissé le goût du bonheur qu'on trouve dans la contemplation des choses simples qui ne font pas de bruit ». Mo et son oncle, Isidore, que l'usage de la gégène pendant la guerre d'Algérie a fâché avec l'électricité.
Sa famille lui enseigne la beauté et la vérité d'une vie parfois cruelle (« (…) je suis si heureuse que tu aies finis par aimer L'Angélus, et par le comprendre. Car tu as compris, pas vrai ? Ce panier n'est pas un panier, mais la tombe d'un enfant mort »). C'est par désespoir que le père de Mo se résigne à l'installation des éoliennes. Depuis le début de l'ère industrielle, les investisseurs savent convaincre des agriculteurs étranglés par les dettes.
Les pales du grand oiseau blanc tournent et les désastres s'enchaînent. Les migrateurs s'empalent, les vaches meurent sans explication, les abeilles s'affolent, la rivière s'assèche, les fleurs disparaissent (« Les buissons d'aubépines ont été sacrifiés mais au temps des mégawatts sur pied, à quoi bon les aubépines ? »). L'écosystème est brisé.
Les journalistes qui écrivent des romans ont tendance à faire de leur livre le réceptacle insipide des informations qu'ils ont glanées. Ce n'est le jamais cas avec Éric Fottorino qui nous propose ici une belle histoire servie par une langue riche et limpide. J'ai aimé les descriptions de la nature (ex : p126), et bien-sûr le plaidoyer de Mo à la barre du tribunal (p269-274).
Bilan : 🌹🌹
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