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Critique de Silenceonlit


Comme il semble peu probable qu'une promenade en terre brésilienne sera possible d'ici à quelques temps, l'envie de s'y rendre grâce aux mots a pris le dessus. Et c'est Nordeste (1999) d'Eric Fottorino qui m'est tombé sous la main en premier.
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Il y avait une belle idée de base avec le personnage principal de Waldemar, dont Fottorino aurait rencontré « l'original » lors d'un reportage au Brésil. Vendeur d'enfants de son état, il représente à merveille. le caractère incontestablement double, tout en nuance du pays, ni ange, ni démon. Tout en ayant la volonté de raconter la dureté de la vie dans cette zone pauvre et souvent victime de la sècheresse : le Nordeste.
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A travers un récit raconté selon les différents points de vue des personnages du roman, dont Tancrède, le perroquet centenaire toujours perché sur l'épaule de son maître, on reconstruit peu à peu le destin de Waldemar. de ses origines indiennes à ses années passées à travailler dans les champs de canne à sucre, en passant par la mise en place de son trafic d'enfants, destiné à sortir ces derniers de la misère, ou encore la rencontre avec Suzanne, femme délaissée d'un diplomate français, qui deviendra la compagne de sa vie et mère de son seul enfant.
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Si j'ai un reproche principal à faire à ce roman, c'est qu'on sent que c'est un Français qui écrit sur le Brésil pour des Français. Quand on parle de ce pays, en général on y associe un certains nombre de thèmes, tels que l'Amazonie, le foot, la caipirinha, le carnaval, les favelas, la samba et la bossa nova. Et là bim toutes les cases sont cochées. Et puis pourquoi franciser le nom de São Paulo en Saint-Paul, comme ne le font que les vieux expatriés qui ne parlent pas deux mots de portugais alors que d'un autre côté on garde le caractère portugais de São Luis ? Par ailleurs, oui la bossa nova est bien devenue une danse de salon, mais a priori plus du fait des Américains, pas des Brésiliens qui ne l'associent qu'à un genre musical. En gros, il ne manquait plus que l'action soit basée à Rio et on était parfaits pour un enchaînement de clichés.
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Par ailleurs, la langue n'a rien de franchement chatoyant, les dialogues sont décevants, on trouve des formulations de pseudo-philo pas très heureuses. En revanche, certains passages narratifs ont largement plus retenus mon attention. Pas de là cependant à me faire adhérer plus que ça à ce roman. Il est peut-être maladroit de les rapprocher, mais à n'en pas douter, si vous avez envie d'un récit bourré de charme, doté d'une très belle écriture, ayant lieu en Amérique du Sud, je vous recommande largement plus le délicieux Voyage d'Octavio de Miguel Bonnefoy, publié aux Editions Rivages.
Moi qui apprécie pourtant beaucoup le travail du journaliste suis restée totalement sur ma faim quant à celui du romancier. C'est donc entre les bras de Jorge Amado que je vais aller nourrir mon manque de Brésil.
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