Calypso a 16 ans, elle a disparu, sa mère est photographe et donne l'illusion à travers un nouveau projet de livre autour des paréidolies (ces images que l'on aperçoit dans le dessin des nuages).
Difficile toutefois de se laisser aller à la contemplation, son projet professionnel est un pansement bien ténu car elle veut évidemment retrouver sa fille. Sous la surface, les souvenirs refluent et le désir de la revoir devient de plus en plus prégnant.
J'avais déjà eu le plaisir de lire
Luc-Michel Fouassier avec son savoureux
Les pantoufles (à lire de toute urgence si ce n'est pas déjà fait ! Mais attention, prévoir obligatoirement une paire de "vraies" charentaises…), il revient ici dans un registre plus sensible.
Ce livre m'a beaucoup émue, j'y suis sans doute aussi très réceptive car j'ai une adolescente à la maison et ce livre m'a fait réfléchir à notre relation, ou encore celles que j'entretenais avec ma mère…
Avoir 16 ans c'est avoir le monde devant soi, et les adultes ne sont pas toujours disposés à l'entendre.
L'incompréhension peut détricoter les liens aussi vite qu'ils se sont noués (ces liens qu'on pense immuables et qui se tissent dès la naissance ou parfois même avant), il suffit parfois d'un mot, d'un geste pour envoyer tout cela valdinguer en un instant, même si sous la brume de colère vibre encore l'indestructible amour filial.
Luc-Michel Fouassier met le doigt sur cette fragilité que l'on retrouve aussi dans le spectacle éphémère des nuages, c'est forcément touchant.
J'ai tourné les pages sans pouvoir m'arrêter, poussée par l'intrépide bourrasque qui faisait défiler les nuages en même temps que les émotions.
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