Aimer la vie, c'était possible : c'était aussi cela, la liberté, peut-être la seule qui valût.
Dans l’enfance je parvenais à entrer en transe en répétant mon nom indéfiniment jusqu’à sentir mon identité complètement dissoute. Ce que j’étais alors, c’était un être en quelque sorte mêlé à quelque chose de plus grand, porté par une véritable vastitude. C’était abstrait, chaud, monotone et effrayant.
Se mettre au lit était toujours un plaisir, comme atteindre une île après les inévitables et capricieuses tempêtes d'une journée parmi les fous, leur taraudante logique forcenée, leur tristesse, leur désespoir, leur agressivité, leurs indécences.
Les murs du temps, voilà la plus étrange des prisons.