Car loin d'être l'écrivain raisonnable que l'on croit connaître (et que dément, par ailleurs, une vie privée passablement agitée), Anatole France a baigné son oeuvre dans le fantastique, qu'il soit d'inspiration païenne ou religieuse : il prend alors le nom de miracle. Ainsi "Thaïs" est inspiré par "La tentation de St Antoine" de Flaubert (1874) et Saint François d'Assise est souvent cité. Mais cela ne l'empêche pas, dans un registre plus païen, les apparitions de fantômes, de revenants, de spectres (voir "Jocaste" ou "l'Histoire comique", par exemple). Sans parler du cas Jeanne d'Arc ! On trouve dans le recueil "Balthazar" nombre d'histoires mystérieuses dont la plus intéressante, pour notre sujet, est "M. Pigeonneau" qui conte la mésaventure d'un égyptologue (on voit combien le thème recèle du fantastique) qui croit revivre les mystères de l'antique Egypte.
Extrait de la postface de Claude Aziza intitulée "Anatole France inconnu".