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Critique de Eclaireur


Je ne pouvais décemment pas décider d'écrire des chroniques littéraires sans évoquer l'un des six livres que j'emporterais sur une île déserte. Je pense avoir lu ce roman tellement souvent que je suis moi-même (un peu) devenue America.

Mais qui est vraiment cet adolescent ? Lui-même le sait-il vraiment ? le lecteur apprendra petit à petit que notre héros a une couleur de peau indéfinie. Comme pour englober l'humanité toute entière en un seul être. Au début du roman, il est dans un hôpital pour tentative de suicide.

L'originalité de cette oeuvre tient principalement en ce que les chapitres alternent entre « avant » et « maintenant ». Les voyages successifs dans le temps nous permettent de mieux appréhender la vie d'America, mais surtout les personnes et les événements qui l'ont amené dans cet hôpital. Car malgré ses séances de thérapie, ses pensées chaotiques et son refus de se remémorer et/ou d'évoquer certains traumatismes risquent à tout moment de le faire basculer à nouveau.

Même si ce roman a été publié chez Bayard Jeunesse, la quatrième de couverture précise qu'il convient aux lecteurs avertis, dès lors qu'il « comporte des scènes susceptibles de heurter la sensibilité de trop jeunes lecteurs ». Effectivement, certains passages sont parfois extrêmement crus, même si c'est l'atmosphère toute entière qui est pesante et empreinte de souffrance. Sans être insoutenables, les thématiques abordées sont assez lourdes.

America est un adolescent fascinant, que l'on voit vieillir au fur et à mesure, tandis qu'il essaye de tisser des liens avec le docteur B. sans pour autant se mettre en position de vulnérabilité. Car America a beau avoir vu et fait des choses terribles, il n'en reste pas moins un être en voie de guérison, à la fois prêt à déployer ses ailes et réticent à s'ouvrir sur son histoire.

Ce roman est d'une justesse incroyable, et le fait que l'auteure ait elle-même travaillé dans le milieu du social n'y est sans doute pas étranger.

Il ne m'est pas vraiment difficile d'expliquer pour quelles raisons « Je m'appelle America » figure dans mon top six. C'est un roman réaliste, un roman d'apprentissage, un journal intime, un voyage vers le passé, et tellement d'autres choses encore. America, ce grand garçon un peu perdu, représente chaque individu en quête de reconstruction, chaque personne devant se replonger dans un passé douloureux contre son gré. Il y est majoritairement question d'espoir, porté par un personnage extrêmement attachant malgré sa rudesse apparente. Il suffit simplement de creuser un peu. Il ne s'agit pas d'une oeuvre psychologique, mais bien de l'histoire particulière d'America, qui se fait un malin plaisir à nous laisser sur le fil du rasoir.



Lien : https://auggiebooks.wordpres..
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