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Critique de ChristianJuphard


Voici de l'original, du stylé, du rebondi, du degré élevé, de la bonne quoi... Interloqué par la présentation de l'auteur, je lui avais proposé de chroniquer le second livre de la série du tueur aux poireaux, à savoir "Poireaux & Châtiments". Dans sa grande générosité qui n'a d'égales que la richesse et l'inventivité de son style, Mister Freux, puisqu'il faut l'appeler ainsi, m'a fait parvenir aussi le premier tome de la série "L'affaire du poireau vinaigrette", histoire de goûter l'entrée avant la plat. Je dois avouer que maintenant, j'attends le dessert... L'histoire d'un tueur quelque peu présomptueux quant-à ses capacités réelles mais que le hasard d'un quiproquo quelque peu forcé va amener à nuire gravement à la santé de plusieurs personnes. Quelque peu forcé car la psychologie de ce personnage bien déjanté est plutôt riche... Un certain trouble de la personnalité narcissique associé à une belle dose de paranoïa nous offre en effet un psychopathe complètement mégalo qui va voir des missions là où il n'y en a pas, ou pas vraiment du moins. Sa folie, associée à une bonne dose de chance, lui permettra de connaître un certain succès dans ses méfaits, aux dépends de quelques innocents notoires. Sur le mode espionnage-polar du douze ou treizième degré (au moins), on se régalera de ses péripétie, d'autant - un autre miracle de la psychologie - que la vie de ses (pseudos) clients va prendre à chaque fois un tournant plutôt positif, le premier assez dépressif et renfermé devenant finalement heureux et sûr de lui dans une nouvelle vie, le second, facteur de son état enfermé dans son train-train familial et professionnel, découvrant de nouveaux horizons et surtout de nouvelles aspirations. le journaliste qui s'occupe de l'affaire sera lui aussi impacté et passera de pigiste minable à reporter de premier plan. Bref, tout n'est pas blanc et tout n'est pas noir et c'est bien aussi ce que l'on peut retirer de cette histoire désopilante et loufoque à la fois.
Voilà en quelques mots la trame de ces deux livres qui s'enchainent et se complètent parfaitement. le style est délicieux, fluide et ciselé, l'auteur jour des mots en virtuose, les références sont légion, de Jean-Jacques Goldman au métal le plus trash, en passant par le cinéma d'auteur (ou pas). L'auteur nous fait même le cadeau de détailler toutes ces références à la fin du livre, ce qui est sympa vu leur diversité. Moi j'avais tout trouvé, mais tout le monde n'en serait pas capable. Ha zut, voilà que je me mets à parler comme Sam le fantôme, à moins que ce ne soit Bob le Démon. J'ai beaucoup apprécié la fantaisie des titres de chapitres, à la Frédéric Dard. Ha, j'oubliai, les couvertures sont très belles. Bref, vivement la suite...

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