Y a des mecs qu’ont du fion et d’autres qui n’en ont pas. En général c’est tout l’un ou tout l’autre. Mais pour mézigue la répartition s’est opérée d’une façon fantaisiste. Ce qui fait que j’ai eu pas mal de pommade mais qu’au moment où je me demandais si ma vioque ne m’avait pas fait une sale blague en me donnant le jour un incident venait redresser la barre et me glisser de l’optimisme en fouille.
Comme vaisselle de poche on ne fait pas mieux que l’optimisme.
Pour le diagnostic, je valais le toubib le plus calé de la fac ! Du premier coup j’ai mis le doigt dessus. Le fil de la bobine était rompu. Une choserie ! Rapidement j’ai fait une ligature. C’était du gâteau pour un garagiste. Quand une crêpe pareille amène son os, on lui joue la grande scène du deux. On lui change deux pistons, on lui fait un rodage de soupape, puis comme la culasse est enlevée on en profite pour rechemiser, pas vrai ? On remplace la bobine, les bougies. On découvre du jeu dans les pignons de la boîte, et on vend des housses neuves au gars.
A mon âge, on ne se casse pas le chou longtemps. Le merveilleux, on s’y habitue plus vite qu’à des godasses trop courtes.
Ça faisait pas si longtemps, après tout, que je ne croyais plus au père Noël...
C’est fou ce que ça fait de l’effet, un homme enchaîné. Ça excite les autres. Pendant un instant ils savourent leur liberté de mouvements et ils sont accessibles à la pitié.
J’ai pris une douche, histoire de me calmer les nerfs. Mais l’eau froide ne peut rien contre un volcan.
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
San-Antonio, _Réflexions définitives sur l'au-delà,_ morceaux choisis recueillis par Thierry Gautier, Paris, Fleuve noir, 1999, 120 p.
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