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Critique de JIEMDE


C'est un beau roman, c'est une belle histoire…

C'est vrai que ça démarre plutôt de manière charmante, cette virée familiale en canoë dans les lacs canadiens. Comme un clin d'oeil aux vacances passées, du temps où leur cellule familiale était encore unie, Bill a convié sa fille al et son fils Trig, jumeaux autrefois inséparables, à ce raid improvisé. Et un peu surprenant à cette époque de l'automne où l'hiver s'annonce déjà…

Vous l'aurez compris, rien ne va vraiment se dérouler comme prévu et le pagayage familial va rapidement se transformer en exutoire familial pour le trio. Et encore plus quand un matin, il se réveille duo. L'heure n'est alors plus au règlement de comptes, mais à la survie pure et simple, alors que les températures chutent, que la neige tombe et que les glaces se referment sur les lacs.

Inconditionnel du Pete Fromm des débuts (Indian Creek, le Nom des étoiles, Comment tout a commencé, Lucy in the sky…), je devenais schizophrène depuis deux livres, les appréciant individuellement mais craignant la poursuite de ce tournant un brin romance qui aurait fini par me lasser. Dans le Lac de nulle part traduit par Juliane Nivelt, il me rassure totalement, signant un livre passerelle, parfaite synthèse de l'étendue de son talent.

On y retrouve la splendeur du nature writing où Fromm excelle, capable de décrire des pages durant la beauté inquiétante des lacs canadiens en hiver, la splendeur des paysages, la grâce et l'indécence d'un coup de pelle lorsqu'il vient troubler la quiétude d'un monde figé. On y apprécie la dimension sombre et inquiétante qui font du livre un parfait pageturner dont on ne voit pas les 450 pages passer.

Et on y retrouve surtout cette capacité de Fromm à travailler ses personnages et les liens familiaux qui les unissent ou les séparent. Un traumatisme, la maladie, les non-dits, la force de la fratrie, la bienveillance, le pardon… Autant de bons et de moins bons sentiments qui traversent le livre, déclenchant l'empathie même devant la faiblesse ou l'indicible.

Une première bonne surprise de cette rentrée littéraire 2022 !
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