Les plus belles choses vivent à l'intérieur

Je n’avais pas galéré tant d’années pour me faire coiffer au poteau par un sombre inconnu…

Au fond de nous, on sait toujours quelle est la meilleure solution. Parfois on la refuse, on la nie, on l’évacue et puis un jour, sans crier gare, elle revient, elle s’impose et si l’on tarde encore, qu’on tourne trop autour du pot alors cette décision, elle se prend toute seule, ou quelqu’un d’autre la prend à notre place… Dans tous les cas, elle se prend, parce qu’il n’y a pas d’autre choix et on le sait bien, souvent depuis longtemps. Alors, on se dit, si seulement on avait voulu regarder la vérité en face au bon moment, on aurait perdu beaucoup moins de temps.

Moi, j’étais incapable de retrouver cette innocence enfantine, comme la plupart des adultes, surtout ceux qui ont souffert, à moins de m’enivrer dans les bars, les concerts ou les discothèques, je ne voyais pas d’autre alternative pour profiter vraiment du moment présent. Mais l’ivresse n’est pas la réalité, c’est juste un aveu de faiblesse. Au fond de nous, on sait bien que nous sommes incapables de lâcher prise avec des inconnus autrement.

il faut vivre sa vie en affrontant sa vérité. On ne peut pas vivre la vie d’un autre, pour faire plaisir ou par amour et être soumis. Cela ne dure qu’un temps. Un jour, on doit se réveiller et cesser d’avoir peur et de se mentir.

J’ai pleuré sans une larme. J’ai hurlé ma douleur sans un mot.

— Je ne te dirai qu’une seule phrase et elle n’est pas de moi, elle est d’André Gide : « C’est souvent lorsqu’elle est la plus désagréable à entendre qu’une vérité est la plus utile à dire ».

Il était peut- être encore temps de nous sauver ou peut- être était- il déjà trop tard. Tous les deux, on le savait, mais on n’en parlait pas et on ne tentait pas grand- chose pour que ça s’arrange. Nous avions adopté la politique de l’autruche en souhaitant que l’orage passe, mais l’orage fugace n’en était pas un. Il s’agissait plutôt d’une longue dépression, pas assez virulente pour devenir tempétueuse, mais juste assez pour assombrir le ciel.

Pendant de longues années, j'ai construit ma vie sur cette fausse image de la réussite : l'argent et le statut social. Nous devons être des millions dans ce cas-là.

En regardant les photos aux murs de nos instants de jeunesse, je commençais à me dire qu'on passait peut-être à côté de nos vies. Et ce gamin que j'étais, si fier et épanoui était si loin de moi. Jamais il n'aurait pu commettre ces agissements insensés sur quelqu'un au nom de la réussite professionnelle. Ce gosse était sain de corps et d'esprit. moi j'étais sale et ravagé par l'ambition.
[Hugo]

[...] Je découvrais une autre façon de vivre, plus bourgeoise et plus urbaine. Petit à petit, je devenais celui qu'ils voulaient que je sois, le gendre idéal. De toute façon, pour Anastasia, j'aurais fait n'importe quoi.