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Critique de lenystic03


Un manga vendu comme "déclaration d'amour au cinéma", ça avait de quoi exalter mon profil de cinéphile. Mon interêt pour les mangas s'était pourtant arrêté net, lorsque je suis entrée au lycée, au profit de la littérature romanesque et de la bande-dessinée occidentale. Ce retour aux sources ne s'est pas fait en douceur car Adieu Eri demeure un bien curieux ouvrage, qui peut créer une certaine distance avec le spectateur, d'un premier abord. Cette dernière peut être induite par la constante mise en abime du regard du créateur à travers son smartphone, voire par l'atmosphère glauque qui s'installe dès les premières pages.


Toutefois, le lecteur se retrouve tout de même happer par son plaisir malsain d'en venir à bout. Finalement, l'action progresse et glisse vers quelque chose de plus doux, intime, jusqu'à la sublimation de l'instant vécu. Ce qui me paraissait alors repoussant s'avère être d'une fine intelligence.

L'adoption du pdv à la première personne — la fameuse mise en abime — donne de la cohérence au projet final de l'auteur : substituer à la caméra, l'oeil du personnage, afin de faire ressentir la subjectivité de l'acte d'enregistrement mécanique.
de ce fait, Adieu Eri semble illustrer la célèbre citation de Jean Cocteau, selon laquelle, le cinéma ne serait rien d'autre que la mort au présent. Filmer la mort, c'est en cela que réside la quête de Yuta. Après avoir manqué d'enregistrer celle de sa mère, c'est celle d'Eri, une étrange jeune fille cinéphage et vampirique, dont il sera question. le récit entre alors dans l'intime, et la vision subjective dévore l'écran, pour ne livrer plus qu'une version fantasmée des deux muses féminines, auquel sont dédiés les films de Yuta. le smartphone devient un vecteur déformé du réel, qui passant par le filtre du regard du filmeur, en ressort sublimé et dépourvu de toutes ses imperfections.

Les thématiques développées sont certes convenues (la mémoire, la mort, la création), mais n'en demeurent pas inintéressantes. Cependant, elles ne sont pas parvenus à engendrer en moi l'émotion et l'engagement nécessaire pour apprécier suffisamment l'oeuvre.
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