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Critique de BazaR


Rares sont les ouvrages qui cumulent autant de qualités propre à me satisfaire.

D'abord le temps où l'action prend place. Nous sommes en Europe pendant cette époque secouée par des soubresauts de nouveautés qu'est la Renaissance. Les guerres de Religion commencent leurs ravages. L'Église Catholique sent son pouvoir menacé, et l'on peut voir l'action qu'elle mène dans le cadre de ce récit comme une réponse possible pour ramener dans son sein les brebis égarées. Une réponse d'un extrémisme… extrême, mais que je n'ai – hélas – aucun mal à imaginer de la part de fondamentalistes de n'importe quelle religion.

Ensuite l'approche scientifique utilisée dans ce récit de littérature imaginaire. L'un des thèmes fondamentaux est ici l'anatomie humaine. Nombre de protagonistes sont de célèbres médecins, chirurgiens ou chimistes du temps. Des hommes qui, refusant de s'en tenir aux canons de leur époque, vont proposer de nouvelles idées et souvent être voués aux gémonies pour cela. le plus surprenant – et donc jouissif – ici est l'idée que cette approche scientifique a toujours existé ; que les théories anatomiques du passé n'étaient pas farfelues mais cohérentes avec leur sujet (le corps humain) en ce temps-là. Mais un changement a lieu, et ce récit va nous expliquer le pourquoi et le comment. Sur ce créneau, j'ai ressenti les même guilis de plaisir descendant le long de la colonne vertébrale qu'à la lecture du cycle de l'Âge de Déraison de Greg Keyes.

Et puis il y a l'intégration de la mythologie, ou plutôt du bestiaire mythologique dont une nouvelle interprétation nous est offerte ici. Ces êtres, ce que les auteurs en ont fait, ont une importance capitale dans l'histoire.

Ce que j'ai raconté pourrait laisser penser qu'on a affaire à un ouvrage complexe et érudit. Taratata ! Ces éléments sont parfaitement intégrés dans une histoire dont l'action est à perdre haleine, où le sang gicle, où gentils et méchants sont incroyablement bien travaillés, où les plans et les tactiques de chaque camp – orchestrés de manière napoléonienne – s'entrechoquent avec brio (parfois ça m'a fait penser à Naruto). le scénario manie le suspense à la perfection et fait usage de méthodes cinématographiques pour synchroniser ses coups de théâtre.

Pourtant, parfois, on est obligé de sortir de l'histoire pour rester bouche bée à contempler un dessin fabuleux qu'il soit un décor ou une bête mythologique. du clair-obscur à la lumière, Anthony Jean fait évoluer son trait avec les révélations successives. Son travail sur ses personnage m'a fait penser à Andreas (Rork) ou Kevin O'Neil (La Ligue des Gentlemen Extraordinaires). C'est vivant, percutant, et parfois simplement beau.

Tant d'éléments que j'oublie pour ne pas surcharger ce billet. Je remercie Tatooa et le club de l'Imaginaire pour cette découverte. Et à ceux qui ne connaissent pas et qui aiment l'Imaginaire, je ne peux que leur conseiller s'arrêter cinq minutes, de prendre une grande bouffée d'air, et de plonger en apnée dans ce récit hors normes.
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