Le cahier à fleurs, tome 2 : Dernières mesures

Suite et fin, avec ce second tome, de l'épopée familiale débutée en 1915 et trouvant un point final en 1983 après bien des douleurs et péripéties .
Le narrateur continue d'égrèner ses souvenirs là où nous avions quitté Dikran et Mayranouche après le décès de leurs parents en fort mauvaise posture et nous les retrouvons, achetés par un villageois et dans une nouvelle situation toujours peu envieuse.
Les scènes de violence se succèdent tout au long du récit tant dans les dialogues que par les dessins mais un hasard fait de la fin une " happy end" mesurée.

Très belle BD qui nous entraîne au coeur du génocide arménien
Cela reste d'actualité
Les vies de Dikran et de Maman ouche nous touchent au plus haut point et la musique du Cahier à fleurs reste longtemps dans l'air.
N'oublions pas.

Tout d'abord j'ai aimée le sujet : le génocide arménien, génocide dont on entend peu parler, mais qui a décimé une masse de population de façon barbare...

Grâce à cette bande dessinée j'en ai appris d'avantage sur le sujet, avec une histoire de fond qui m'a beaucoup émue !

Ce n'est pas le genre de dessins dont je suis fan habituellement, pourtant dans le cahier des fleurs, je trouve que les illustrations aux traits simples, ne descréditer pas l'histoire. Au contraire, pendant tout le récit qui aborde le génocide arménien, nous suivons l'histoire grâce au regard de l'enfant qu'était autrefois ce vieil homme. Ce point de vue est accentué dans certaines planches par les visages très colorés, presque fantomatiques des "méchants turcs", ce qui reflète le côté cauchemardesque de ce voyage long et éprouvant, rempli de tristesse et de violence...

C'est une histoire à la fois éprouvante et poignante, mais c'est aussi une histoire tendre qui raconte l'histoire d'une famille qu'un massacre a séparé mais que la musique et l'amour relie à tout jamais...

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Joli histoire, même si ce terme 'joli" n'est peut être pas approprié pour une BD qui se passe pendant le génocide arménien et où l'on voit les atrocités faites envers ce peuple.
Néanmoins, une fin que l'on a envie de voir arriver ainsi, même si on ne s'en doute pas un instant (enfin pour ma part).

Cette BD offre un regard actuel sur le génocide arménien. La présentation de cette page sombre de l'Histoire Contemporaine se fait donc par l'intermédiaire d'un vieil homme qui l'a vécu dans sa jeunesse. Comme il raconte tout ça à un Turc, forcément, celui-ci se retrouve confronté à une réalité occultée par sa culture, et celà engendre quelques dialogues intéressants (mais assez clichés à mon sens)... Cette rencontre entre ces deux personnages, et le dénouement de celle-ci qui révèle leur lien secret, est l'occasion de découvrir, à travers une expérience personnelle, le drame qui a frappé bon nombre de familles arméniennes.

Le graphisme est clair, quelques scènes sont violentes (forcément!), les personnages sont facilement identifiables, ce qui permet une lecture aisée, et donc un accès à un large public, à partir de 12 ans environ. Cette bande-dessinée en deux tomes est une très belle idée, elle permet d'aborder ce sujet, et/ou de découvrir un peu plus ce qu'il s'est passé. L'intrigue du cahier à fleurs, qui reprend une partition qui lie justement ces deux hommes, n'est pas extrêmement originale, mais la partie "témoignage" (celle qui se passe pendant le génocide) donne tout son intérêt à ces livres.

On aborde surtout la violence quotidienne vécue, les massacres d'innocents, et la force peu commune des survivants à de tels événements. La dimension politico-ethnico-sociale est absente, ce qui ne manque pas forcément au récit, mais il ne faut donc pas hésiter à compléter cela par d'autres lectures parallèles.

Pour résumer, c'est une initiative originale, plutôt bien réalisée et aboutie, qui peut servir de point de départ, ou d'illustration, pour une réflexion autour de ce génocide parfois "oublié".
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