Elle avait tiré de l'énergie du désarroi de son entourage. Et elle avait espéré que cette bravoure dopée à l'adrénaline lui permettrait de revenir sans trop d'encombres à la vie normale, de trouver l'équilibre nécessaire pour continuer à avancer d'un pas déterminé, sans craindre de replonger dans le marécage où elle avait si longtemps pataugé après son viol...
On ne résout pas une affaire aussi complexe en éliminant des témoins sous prétexte qu'ils ont été plus malins que vous par le passé. P. 661
Kelsey était arrivée comme un cheveu sur la soupe dans son univers bien ordonné. Jusqu'a la fin de ses jours, elle connaitrait le remords, la douleur et l'épouvante. Elle regretterait surtout que sa soeur soit morte si jeune, sans avoir eu le temps de surmonter ses problêmes, d'oublier ces lubies qui avait contribué a les séparer l'une de l'autre.
« VOUS CONNAISSEZ quatre hommes susceptibles de vous envoyer une jambe coupée ? Quatre ? »
La superbe mariée ,qui n'avait pas souri une seule fois depuis le début de la cérémonie, avait maintenant le visage radieux.
《 oui》 dit Robin,d'une voix mélodieuse en s'adressant non pas à son époux raide comme la justice,mais à l'homme couvert de plaies et de bosses qui venait de faire dégringoler ses fleurs.
Elle célébrait une réussite dont elle-même avait été privée par un homme affublé d'un masque de gorille.
Il laissa tomber son crayon tout en continuant à jouer avec son portable,l'esprit dans le vague.....
Brockbank etait-il un 《 vrai 》 pédophile, comme l'avait affirmé un psychologue que Strike avait rencontré lors d'une autre affaire de viol au sein de l'armée ?Ėtait-il exclusivement attiré par les enfants?Ou faisait-il partie de ces criminels sexuels qui ciblaient les jeunes filles parce qu'elles étaient plus disponibles,plus faciles à intimider,mais qui pouvaient tout aussi bien s'attaquer à des victimes plus âgées ?
Les derniers lambeaux de brume s'envolaient au-dessus de Hasting road quand Robin -fébrile, les yeux battus-sortit de chez elle un panier à provision dans une main ,un sac de vêtements de rechange dans l'autre.Elle dėverouilla la porte arrière de la vieille Land Rover grise,balança les fringues à ,'intérieur en gardant les provisions avec elle et s'installa derrière le volant
2011
Il avait eu beau frotter ,il restait encore du sang. À sa main gauche ,sous l'ongle du majeur,une raie sombre en forme de parenthèse. Il essaya de la retirer, pourtant il aimait bien la voir: elle lui evoquait les plaisirs de la veille.Apres avoir gratté en va un pendant une minute,il porta l'ongle à sa bouche et suça. Le goût métallique rappelait l'odeur du sang qui s'était déversé sur le sol carrelė, eclaboussant les murs,trempant son Jean, imbibant les serviettes de bain-- moelleuse,sèches,bien pliées--couleur de pêche.
A trois reprises, il se réveilla en sursaut parce qu'une locomotive passait en sifflant sur l'autre voie ; et quand son wagon prenait un virage serré, il imaginait que le monstre de métal allait basculer, tourner sur lui-même et s'écraser au fond d'un précipice...