"Le miracle, disait-il, c'est que toujours les hommes lèvent la tête, secouent le joug, et ils savent ce qu'ils risquent, mais le principe divin les soulève, tu comprends Davert, qu'ils se nomment Spartacus ou Mozart"
Il avait ri. "Tu ne me voles rien, je te donne, je partage. " Et il avait ajouté : "Ce qu'on sait, c'est notre seul pouvoir, on ne peut pas nous le prendre."
J'ai ouvert mon poing. J'avais troqué de la vie contre du métal...
Mais l'échange avait eu lieu. Sang contre argent. C'était cela la loi humaine. Les miens l'avaient subie. Je la pratiquais à mon tour.
Quand la révolte vous entraîne on ne pense qu'après aux actes qu'on accomplit. On ne décide rien, on agit. Et je ne savais même pas alors ce qu'était la révolte.
J'étais ivre de cet alcool qu'est le pouvoir de commander aux hommes et de les voler.
Il m'avait dit : la vie est labyrinthe, violence, mensonge, égoïsme. Il m'avait expliqué qu'il fallait être fort et solitaire pour gagner et qu'il ne servait à rien d'être fort et solitaire parce que le gain était une noix vide.
"Les actes changent de visage selon qu'on les décide ou que l'on se soumet à eux"