Il arrive qu’une vengeance porte parfois à faux et qu’elle atteigne des innocents.
On ne pourra tout de même pas nous coffrer parce que nous avons fréquenté un escroc. C’est des choses qui arrivent. On fait la connaissance d’un homme, on le croit honnête, et on apprend plus tard que c’est une fripouille, on n’est pas compromis pour cela.
Ordinairement, sous l’influence d’une colère violente, l’homme rêve de mille projets de vengeance, puis, petit à petit, reprend possession de lui-même.
Les savants, quand ils se mettent à être criminels, sont plus dangereux que les autres.
Il y a parfois, à travers la vie, des rencontres qui encouragent et raniment. Un chien remplaçait maintenant pour Procas l’humanité tout entière. L’âme d’un homme et celle d’une bête se fondaient en une affection réciproque. Il fallait une amitié à cet homme que poursuivait la haine de la foule. Le hasard lui avait envoyé un chien.
Rien ne l’intéressait ; une indifférence pour tout ce qui touche aux choses de la vie s’était décidément ancrée en lui. Le monde extérieur n’existait plus ; il éprouvait maintenant pour l’humanité un profond dégoût et n’enviait plus qu’une chose : l’heure de la sérénité suprême !
La foule est facilement influençable. Il suffit d’un homme pour l’entraîner vers le bien ou vers le mal.
La vie n’est rien en elle-même, mon pauvre ami, c’est une étape presque toujours douloureuse, mais il faut savoir l’employer utilement… lui arracher tout ce qu’elle peut nous livrer, et c’est seulement à cette condition qu’elle vaut la peine d’être vécue…
Je vous ordonne de vivre, entendez-vous, car au milieu de votre détresse vous avez une amie qui ne vous abandonnera pas, qui sera votre seul soutien, et cette amie… c’est la Science… Vous avez déjà doté votre pays de précieuses découvertes, vous avez, dans une large mesure, augmenté l’humanité… Un homme tel que vous ne peut ainsi disparaître ; il se doit à son pays… Vivez en solitaire, mais vivez avec votre pensée… Le travail fait oublier la vie.
Comme tous les vrais amants, il était férocement jaloux. Il lui avait fait un nid luxueux, où il entendait la garder pour lui seul, loin des tumultes du monde et des regards de la foule.
Meg accepta tout d’abord ce rôle de déesse captive qui plaisait à son esprit romanesque. Sceptique par atavisme, comme toutes les Américaines, elle ne s’imaginait pas qu’il pût y avoir dans la réalité des hommes aussi tendres que les héros de roman. Cela lui sembla amusant d’être choyée, dorlotée comme une petite fille, puis, à la longue, elle se lassa de cette vie claustrale et du pauvre amoureux toujours agenouillé devant elle.