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Critique de mollymonade


Voilà vingt ans que Dale et Hoa s'aiment mais l'équilibre de leur couple est mis à mal depuis quelques mois. Depuis l'accident de Declan, leur fils unique, la douleur et la dépression se sont installées entre eux, creusant un gouffre rempli d'une cruelle absence. Le dialogue est devenu difficile, le couple s'attache à ne parler que de généralités, de banalités , de tout ce qui ne risque pas de leur faire mal.
Aussi Dale qui doit partir quelques jours jours en voyage d'étude, propose à son épouse de l'accompagner. Il envisage cet intermède comme un possible temps de convalescence et de renouveau pour son couple.
Leur périple qui commence à Marfa dans le Texas va les mener jusqu'à Sierra Mojada au Mexique.
La route est longue, très longue et monotone. Ça pourrait être pour eux l'occasion idéale de parler mais pendant tout le voyage ils évitent d'aborder ce qui les préoccupe vraiment. Le sujet a l'air tabou. Dale et Hoa semblent craindre de faire exploser leur couple en l'abordant franchement. Leur esprit est tellement absorbé par cette pensée qu'ils ne sont pas capables de s'intéresser vraiment à autre chose. Le regard qu'ils portent sur ce qui les entoure reste en permanence superficiel, ne s'attachant qu'aux détails les plus triviaux. Pas de descriptions flamboyantes des paysages qu'ils traversent, juste quelques considérations anodines ( l'oiseau qui s'écrase sur le pare-brise, le menu des restaurants ect. ) mais derrière cette banalité , le feu couve, près à tout embraser.
Dans le même temps se joue une histoire singulière qui ouvre le roman sur un meurtre particulièrement barbare dont on ne nous dit pas grand chose à part les détails sordides.
On se doute bien que la route du couple va croiser celle du mystérieux tueur mais où et quand ? Et surtout pourquoi ? C'est ce qu'il vous reste à découvrir.....
Pendant 300 pages Forrest Gander réussit l'exploit de ne quasiment rien dévoiler d'essentiel. En ne faisant que suggérer au travers de détails, il réussit à créer une atmosphère un peu morbide et presque surréaliste, évocatrice d'une menace souterraine. Ça n'est pas forcement toujours captivant mais suffisamment intriguant pour avoir envie de poursuivre la lecture et découvrir comment cette histoire va se terminer.
La trace est un roman qui sort des sentiers battus et déroute par l'originalité de son style.
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