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Critique de spleen


La récupération tardive de la malle d'Endre au ministère de la Guerre en cet automne 1913 ravive le chagrin de deux femmes d'origine hongroise, Agota la mère d'Endre et Gabrielle , une jeune orpheline élevée par Agota et qui était tombée amoureuse du jeune homme avant qu'il ne parte pour une mission scientifique en Birmanie, cinq ans auparavant et dont il ne reviendra pas.

C'est dans ce bureau du ministère que Gabrielle fait la connaissance d'un jeune fonctionnaire, Michel Terrier, qui devant la détresse de la jeune femme lui propose son aide pour tenter d'élucider cette mort en lui trouvant une place d'institutrice auprès de la famille de Pierre Gallay, un médecin chercheur à l'Institut Pasteur, spécialisé dans les maladies tropicales et qui faisait partie de l'expédition birmane .

Gabrielle, sans véritables recommandations se fait embaucher grâce à son aplomb et son courage, par Mme Mathilde, la patronne de l'entreprise de biscuiterie Bertin-Gallay et mère, entre autre de Pierre.
Gabrielle devra s'occuper de Millie, la petite fille de Pierre et qui a perdu sa mère à sa naissance.

S'ensuivent de nombreuses aventures, rebondissements , dans ce roman qui ne compte pas moins de 1300 pages.
Heureusement, le rythme est entrainant d'emblée et plusieurs histoires se superposent.

C'est tout d'abord une histoire d'amour , le premier amour de jeunesse, celui de Gabrielle pour Endre et qui devient un mausolée au souvenir de l'homme dont elle espère trouver l'ultime message .
Cette passion juvénile au fur et à mesure des événements se transforme , la jeune fille devenue femme s'interroge et ouvre les yeux .

Bien sûr, le récit est occupé par l'enquête de Gabrielle , non seulement à la demande de Terrier mais aussi à son insu , aidée par son amie, l'exubérante Dora .
Ses recherches vont l'entrainer vers des affaires sensibles et avec des méandres qui les mettent en danger et condamnent à la mort certaines personnes qu'elles côtoient sans soupçonner les secrets qu'elles secouent .

On suit également les histoires de la famille Bertin-Gallay , celles des deux filles Blanche et Sophie aux caractères si différents, avec pour Sophie le refus du statut de la femme jusque là imposé

" Sophie avait été une de ces jeunes filles de bonnes familles , un pur produit du redoutable système social auquel Gabrielle , par les accidents de son histoire , avait échappé. Son front pur, ses yeux confiants, sa bouche candide, tout en elle évoquait les créatures élevées en serre et condamnées au mirifique mariage , ce mirage dont toute leur jeunesse avait été bercée, et qui se réveillaient dans la désillusion, partagées entre résignation et désespoir "

, l'histoire de Pierre bien entendu et celle de Daniel qui se lance dans l'aventure cinématographique.

Nous assistons aux premiers mouvements sociaux de l'usine, tenue jusque là par la main de fer de Mme Mathilde, mais celle-ci vieillit et se sent dépassée par l'évolution des mentalités , et les progrès à envisager pour la rentabilité de l'entreprise.
J'ai eu par moment l'impression de me retrouver dans un roman de Pierre Lemaître avec la saga de la famille Pelletier ...

Les différents milieux sont disséqués que ce soit ceux de la bourgeoisie , ancrée dans le conformisme comme Blanche , incapable de voir bouger la société et à l'opposé , les bas-fonds de Paris où la misère règne et les milieux révolutionnaires.

Gabrielle vit avec Millie dans la maison de campagne avec le personnel de Mme Mathilde, des femmes et des hommes attachants, aimant leur tâche au service de la patronne et qui prennent sous leurs ailes la jeune femme.
Une vision à l'ancienne de cette bourgeoisie qui va être secouée , comme le reste du monde par les rumeurs de la guerre puis sa déclaration l'été 1914 .

On ne s'ennuie pas tout au long des pages, j'ai juste ressentie une certaine envie d'en finir en dépassant le millier de pages ...

La quatrième de couverture ne reflète pas vraiment la teneur du roman, même si elle ne ment pas , Gabrielle n'est pas l'aventurière franchissant les continents comme cela peut être compris , il n'y a pas d'ailleurs besoin d'aller bien loin pour la trouver cette aventure !
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