Citations sur Musculation de Gasquet (9)
Il faut savoir que l’arrêt de l’entraînement pour cause de voyages, empêchements divers, blessures – fait rapidement fondre une musculature durement acquise : il faut tout recommencer ! Et c’est parfois impossible, en période de douleur.
On peut alors travailler en visualisation, sans bouger, simplement en respirant et en imaginant le geste et les résistances qu’il va rencontrer. On imagine par exemple la contraction du biceps, la flexion du coude alors que celui-ci est immobilisé. Cette méthode est utilisée en médecine, pour éviter la fonte musculaire aux personnes plâtrées par exemple. La NASA a ainsi montré qu’en exécutant le geste mentalement, sans aucune contraction active, les mêmes zones du cerveau s’activent et le volume musculaire augmente.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, formes et forme ne sont pas toujours synonymes. Ils peuvent même être très opposés si la recherche de formes extérieures ne respecte pas la physiologie. […]
Il n’est donc pas indispensable d’avoir un corps d’Apollon pour être en forme. Une boule de muscles hyperdéveloppés peut même être incapable d’assurer les efforts quotidiens. Et avoir une silhouette de lutteur est souvent accompagné de douleurs multiples et invalidantes.
C’est logique : il faut simplement rester dans le bon sens biomécanique, qui est par essence musculo-mentalo-squelettique ! Être juste un peu plus « âme consciente » que l’animal, mais surtout aussi intelligent que lui dans l’utilisation de notre corps : voilà un bel objectif de musculation !
Il a longtemps été habituel de pratiquer des exercices de stretching après les séances de musculation. C’était pourtant illogique : on demandait à des muscles sollicités de manière intensive, proches parfois de la tétanisation et d’un travail en anaérobie (sans oxygène), remplis de toxines non éliminées, de passer d’une rétraction extrême à un étirement violent. A la clé, des microtraumatismes sur les fibres élastiques, dont l’accumulation constitue des zones de fibroses de moins en moins élastiques.
Expirer, ce n’est pas rentrer le nombril ; ce n’est pas non plus descendre le sternum et les épaules et se dégonfler comme une structure gonflable qui s’effondre quand la pression de l’air ne la maintient plus.
Expirer, c’est d’abord faire de la place vers le haut pour que le diaphragme puisse remonter. C’est d’abord se redresser. Puis partir du plus bas, du périnée, rentrer le coccyx, appuyer les ischions sur le siège, si on est assis, et laisser sortir l’air.
Or c’est l’expiration qui fait grandir. La remontée du diaphragme tire les vertèbres vers le haut à l’expiration, ce qui décomprime et protège la zone des reins (L4, L5, la zone des sciatiques). Dans le même temps, le périnée tire les vertèbres sacrées vers le bas, en tirant le coccyx vers l’avant.
Enfin, nous voulons insister sur le fait que le quotidien, en raison de l’action permanente de la gravité, est en soi une base de musculation variée. Le fait de bouger correctement, ou de rester statique mais en grandissement, sera le meilleur support de vos efforts volontairement amplifiés. Porter correctement son propre poids en position debout est déjà un exercice de musculation en soi.
Elle [la méthode de Gasquet] met en jeu un gainage dynamique permanent : abdominal, mais aussi au niveau de toutes les articulations, dans toutes les postures et les gestes de la vie quotidienne. Ce gainage permet un renforcement stable, sans zones de faiblesse : il n’y a pas de maillon faible.
Allongez-vous sur le dos, les genoux fléchis, les pieds au sol, le bassin bien placé. Utilisez un petit ballon que vous gonflerez seulement à moitié pour en faire une calotte que vous placerez sous l’occiput. En expirant, appuyez fortement l’occiput sur le ballon, en gardant la poussée sur les bas et la taille bien au sol : les triceps et les abdominaux travaillent fort.
L’être humain est le seul à pouvoir étendre complètement l’aine, ouvrir la hanche comme on déplie la lame d’un couteau pliant. Les animaux restent en flexion à ce niveau, car l’aine est « enrayée ». Impossible de redresser totalement le chien sur ses pattes arrière, même s’il est capable parfois de les allonger totalement quand il est sur le ventre, mais dans ce cas, le haut du dos est redressé : c’est alors une hyperextension globale (et non une cambrure, il ne plie pas au niveau des reins) et pas seulement une extension de l’aine.