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Critique de gill


Au palais de Massaba, le roi Tsongor va marier sa fille, Samillia, avec Kouame, le prince des terres du sel.
Katabolonga, son serviteur, le porteur du tabouret d'or, sait qu'il va tuer aujourd'hui son ami et maître ...
L'ouverture de ce livre est intrigante, son écriture est élégante et racée.
Une vieille histoire vient prendre fin dans celle qui commence aujourd'hui.
Ce livre magnifique est de ceux qui sont au carrefour des littératures :
récit épique, amour tragique, légende antique ou mythe africain, philosophie ou brutalité, quête sans fin ou destin fixé ?
Dès les les premières pages, Laurent Gaudé installe une ambiance, sous-entend le drame qui se prépare dans une antiquité imaginaire, nous dit la quatrième de couverture.
En des temps lointains et incertains, certes !
C'est que le ton dramatique, épique de ce récit renvoie à ce que la littérature dite "antique" nous a donné de plus beau, de plus intransigeant.
Mais par la pincée de fantastique dont il est saupoudré, par l'existence du fantôme de ce vieux roi qui erre entre deux mondes, ce récit pourrait tout autant être qualifié de shakespearien.
On pourrait dire aussi de ce récit qu'il restitue la majesté de l'Afrique, sa grandeur, pour autant qu'elle ne lui est été jamais enlevée.
On pourrait prétendre également qu'il possède des accents bibliques.
Ce récit est aussi celui de l'éternelle tragédie de la femme écartelée entre les luttes de pouvoir et les les désirs de sa possession, récit sans cesse renouvelé dans presque toutes les littératures anciennes.
"Et toujours l'âme humaine vient piétiner ce qu'elle a construit de grand".
Un profond pessimisme et un désespoir cruel colorent ce livre sombre et guerrier qui finit pourtant sur une touche d'espoir, qui parle aussi du passage des générations, de la gratitude ou non des enfants, de la bienveillance du père et du poids des ancêtres.
Laurent Gaudé a signé là un grand livre que tant de choses rendent universel, un livre qui appartient à la meilleure des littératures ...

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