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4,1

sur 3696 notes
Je poursuis tranquillou l'oeuvre de Gaudé...Au menu , ce coup-ci , La Mort du Roi Tsongor .
Homérien en diable dans sa trame , ce récit épique épique et colégram me conforte dans l'idée que ce Gaudé s'affirme réellement comme étant un magistral conteur !

Le vieux Tsongor , roi incontesté et incontestable de Massaba , s'apprete à marier sa fille Samilia . Sonnez hautbois , résonnez musettes ! le récit s'annonce festif et jovial , n'était ce leger contre-temps en la personne de Sango Karim qui , fort d'une promesse lointaine échangée avec la belle , s'en revient alors , en ce jour de bombance et de ripaille , quémander sa main ! Léger hic , le prince Kouamé , nouveau prétendant attitré , ne l'entend absolument pas de cette oreille – ni de l'autre d'ailleurs . de là à dire que Kouamé n'est pas préteur , il n'y a qu'un pas...Oula , oula , m'est avis que le festin annoncé pourrait tres vite se transformer en rivalité larvée . Il y a désormais quelque chose de pourri au royaume de Massaba ! Aussi avisé que les rois Arthur et Dagobert ;) réunis , le sagace souverain décide alors de se donner la mort pensant alors annihiler toute vélléité guerriere ! Ouiinn ! Fatale erreur votre Majesté puisque les deux promis , habités par un orgueil et un égo aussi démesurés , décident finalement de conquérir Miss Maisjvousaimetouslesdeux à coups de combats et de massacres récidivants !
Tsongor , à la veille de pousser son dernier soupir , fait mander son plus jeune fils , Souba , afin de lui exprimer ses dernieres volontés ! de tes oripeaux princiers tu te dévetiras , sept tombeaux inégalables tu construiras , chacun portant l'empreinte de ce que fut ton pere pour toi...Le sauvant ainsi lucidement d'une mort certaine...
C'est ainsi qu'incognito , Souba missionné par son défunt pere , quitta le royaume de Massaba appelé à ne devenir que ruine et désolation . Vint donc le temps de la solitude opposé à celui du chaos . I'm pooor lonesome fils de roi qui doit le dire à persoooonne...

Gaudé oppose une quete mystique au bruit et à la fureur !
Deux récits concomitants de force et d'impact bien distincts . Car si l'on suit le jeune Souma avec grand plaisir dans sa recherche de vérité et de spiritualité , les combats incessants venant se fracasser telles les vagues sur la greve peuvent constituer un leger bémol , voire un petit fa diese à la longue ! La plume est toujours aussi évocatrice et immersive seulement , les affrontements se succédant inlassablement pour , au final , laisser les deux bélligérants sur leurs positions , peuvent susciter à la longue un brin de lassitude lassante . Absolument rien de rédhibitoire tant l'intensité des batailles transpire à chaque page ! Véritable cours magistral de stratégie guérriere , Gaudé inscrit son récit sur la longueur en prenant le parti de compter par le menu ce suicide collectif sur plusieurs années . Un roman dévastateur n'épargnant rien ni personne si ce n'est l'humain borné incapable de transiger avec son moi profond , n'hésitant pas à sacrifier toutes ces vies au profit d'un idéal personnel qui n'a d'autre limite que son triste égo démesuré...
Pour toutes ces raisons et bien plus encore , je déclare Gaudé comme étant mon chouchou - sans oublier les 3 suisses , bien sur – 2012 !

Le Roi est mort , vive le Roi !
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Que dire de plus sur ce petit roman parfaitement ciselé de Laurent Gaudé après une soixantaine de critiques de qualité et plus ou moins longues ? Peut-être déjà que Laurent Gaudé a réussi son coup : La Mort du roi Tsongor, on l'attend tout d'abord, on la pleure par la suite, on se la dispute pendant un moment homérique, et enfin on l'honore.

Comme c'est son but avoué, à l'instar de la Guerre de Troie dans l'Illiade, La Mort du roi Tsongor exprime toute la force des serments, quintessences de l'honneur par-delà la mort et les combats, ces serments qui parcourent des vies, en ravagent d'autres et emportent celles qui restent. Dans ces six chapitres d'une rare intensité, Laurent Gaudé exprime la face tragique de la fidélité sous toutes ses formes : du simple conflit de palais à la guerre ouverte, du conflit psychologique en chacun de nous à la haine vivace qui dure toute une vie, la fidélité, la passion et la haine sont plus que jamais présentes dans ce roman. Court roman d'ailleurs, environ deux cents pages (cinq heures et demie d'écoute en livre audio pour ma part), La Mort du roi Tsongor brille par ses six chapitres très bien découpés, où la situation est sans cesse bouleversée, une situation qui avance vraiment et cela apparaît même dans l'enchaînement et l'alternance des personnages principaux, chacun ayant son moment de gloire, ses monologues, ses décisions à prendre.

Merci donc aux éditions Thélème et à l'opération Masse Critique de Babelio qui m'ont permis d'acquérir ce livre audio (au passage, le petit mot qui accompagne désormais l'envoi est toujours apprécié) ; en effet, les mots de ce roman, précis et pesants (plutôt bien rendus par le voix du comédien Pierre-François Garel), expriment toute la force de l'épopée par excellence, et le fait que tout cela se déroule dans une Afrique ancestrale, pour certains imaginaire, mais somme toute plausible, n'enlève rien, bien au contraire, à l'intérêt de lire La Mort du roi Tsongor !

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Une tragédie, une vraie. Qui déchire, fait souffrir, violente et tue. Met en scène le désir, l'orgueil, la haine. L'Amour aussi. Ca vous transporte, véritablement !

Deux caractères m'ont frappée et me parlent encore :
-la fidélité « paradoxale » du guerrier vaincu devenu serviteur, Katabolonga, qui pleurera la mort du roi comme un loup hurle dans la nuit;
-la clairvoyance d'un père qui sauve son plus jeune fils Souba, en l'envoyant arpenter les confins du royaume et construire des mausolées à sa mémoire, longtemps, très longtemps, voyage initiatique, voyage de sagesse loin des déchirements de haine.

Et quelle écriture ! Fluide et poétique parfois, percutante et violente quand il le faut.

Le lire, le relire.
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Laurent Gaudé est un grand écrivain et puis c‘est tout, « La mort du Roi Tsongor » en est une preuve évidente. le speech s'il vous plait Ardisson, pas besoin il est bien connu maintenant Carré. Alors pas la peine d'en rajouter Thierry (comme disait Maxwell qualité filtre). Pas d'excuse, pas d'hésitation lisez-le. Après cela vous enchainerez avec « Cris » et « Le soleil des Scorta », et si les symptômes persistent et que Gaudé vous laisse de marbre , et bien là on peut plus rien pour vous, reprenez vos Harlequins et puis c'est tout.

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Au palais de Massaba, le roi Tsongor va marier sa fille, Samillia, avec Kouame, le prince des terres du sel.
Katabolonga, son serviteur, le porteur du tabouret d'or, sait qu'il va tuer aujourd'hui son ami et maître ...
L'ouverture de ce livre est intrigante, son écriture est élégante et racée.
Une vieille histoire vient prendre fin dans celle qui commence aujourd'hui.
Ce livre magnifique est de ceux qui sont au carrefour des littératures :
récit épique, amour tragique, légende antique ou mythe africain, philosophie ou brutalité, quête sans fin ou destin fixé ?
Dès les les premières pages, Laurent Gaudé installe une ambiance, sous-entend le drame qui se prépare dans une antiquité imaginaire, nous dit la quatrième de couverture.
En des temps lointains et incertains, certes !
C'est que le ton dramatique, épique de ce récit renvoie à ce que la littérature dite "antique" nous a donné de plus beau, de plus intransigeant.
Mais par la pincée de fantastique dont il est saupoudré, par l'existence du fantôme de ce vieux roi qui erre entre deux mondes, ce récit pourrait tout autant être qualifié de shakespearien.
On pourrait dire aussi de ce récit qu'il restitue la majesté de l'Afrique, sa grandeur, pour autant qu'elle ne lui est été jamais enlevée.
On pourrait prétendre également qu'il possède des accents bibliques.
Ce récit est aussi celui de l'éternelle tragédie de la femme écartelée entre les luttes de pouvoir et les les désirs de sa possession, récit sans cesse renouvelé dans presque toutes les littératures anciennes.
"Et toujours l'âme humaine vient piétiner ce qu'elle a construit de grand".
Un profond pessimisme et un désespoir cruel colorent ce livre sombre et guerrier qui finit pourtant sur une touche d'espoir, qui parle aussi du passage des générations, de la gratitude ou non des enfants, de la bienveillance du père et du poids des ancêtres.
Laurent Gaudé a signé là un grand livre que tant de choses rendent universel, un livre qui appartient à la meilleure des littératures ...

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Oh ce que ça m'a fait du bien, aprės le fameux "Changer l'eau des fleurs", de revenir à une valeur sûre. Je cite, Laurent Gaudé. Pour tout vous dire, "La mort du roi Tsongor " ne m'a pas transportée, et si je devais conseiller un livre de cet auteur, ce n'est certainement pas celui-ci que je choisirais. Quoiqu'ayant passé un moment bien agréable sans plus,( je dois quand-même l'admettre), j'ai eu énormément de plaisir à retrouver sa plume, toujours tout en finesse et en délicatesse. Ce livre n'est pas, à mon avis, très représentatif de l'univers de Laurent Gaudé. Est-ce dû à l'époque à laquelle se situe cette histoire ? C'est bien probable... J'ai eu plus d'une fois l'impression d'avoir entre les mains "un Marek Halter", auteur que j'ai beaucoup lu dans le passé et vers lequel je compte d'ailleurs revenir. Je suis loin du coup de coeur, mais comme la plume est de ces plumes belles et délicates, (comme je les aime), je lui mets 3 étoiles.
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Dans une langue poétique et fidèle aux codes narratifs des grandes tragédies antiques, Laurent Gaudé nous livre un récit puissant où mythes religieux, exploits et destinées sont les clés de voûte de l'intrigue.

La confrontation entre deux prétendants pour le coeur d'une princesse déclenchera la violence, les guerres et des sacrifices.
Les descriptions de batailles sont extrêmement réalistes avec de nombreux détails sur les tactiques des assauts sanglants. L'horreur de la guerre et ses brasiers d'horreurs sont magistralement exploités, donnant un roman fougueux, tragique et enragé.

L'auteur poursuit son exploration des questions qui l'obsèdent tels la peur, l'orgueil, le poids du malheur et le goût amer de la victoire, dans un registre où il excelle, nous prouvant qu'il n'a rien perdu de ses talents de conteur.

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Plus je lis Laurent Gaudé, plus mon enthousiasme grandit !
C'est un conteur fascinant qui sait captiver et enchanter son lecteur grâce à une plume enivrante et poétique.
La mort du roi Tsongor n'échappe pas à la magie.
Dans ce récit initiatique narré telle une épopée, la quête mystique alterne avec une fureur guerrière des plus sauvage.
Deux hommes ne s'affrontent jamais avec autant de hargne que quand il s'agit de conquérir le coeur d'une dame.
Ici, orgueil et bravoure mènent le conflit empêchant toute raison et se terminant dans l'anéantissement le plus total.
Tout cela face au cadavre toturé du roi qui assiste post-mortem à la destruction de son royaume et au massacre de sa descendance.
Une fresque grandiose aux personnages hallucinants.
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Je fais une très belle découverte avec cet auteur. Cette tragédie est superbe, parfaitement contée. En fermant les yeux, le lecteur peut se représenter les différents personnages et leurs multiples facettes. Il est aussitôt plongé dans cette cité, il voit les troupes assiégés Mabassa...Vraiment une très belle tragédie qui n'a rien à envier aux classiques de la littérature grecque...Je lirai avec grand plaisir d'autres livres de cet auteur.
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Une fable de guerre au ton de fresque mythologique.

Il était une fois Tsongor, un grand roi africain qui devait marier sa fille au prince du pays du sel. Mais la princesse s'était promise à un autre et, malgré les sacrifices du roi, les prétendants se livrèrent une guerre terrible et détruisirent la ville.

Comme il s'agit d'un conte, il ne faudra pas s'étonner que les morts puissent parler, que des maléfices puissent détruire une armée ou que des âmes attendent de traverser la rivière vers l'au-delà.

Un court roman, mais grand roman d'émotions et de contradictions :
- fierté et honte du conquérant qui a bâti, mais qui a tué inutilement;
- honneur et horreur, fiers guerriers décapités ou éventrés, devenus charognes sur le champ de bataille;
- fidélité au serment donné et orgueil qui choisit la vengeance plutôt que la paix;
- leçons de vie et de mort, lorsque tout finit en cendres…

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