Bien que sa famille ait été massacrée quand il avait 6 mois, qu'il ait perdu un fils en bas âge, Sam est surnommé Lucky, car il a débarqué en France le 11 novembre 1918. Et il veut y croire, de même que
Tim Gautreaux qui lui fait traverser de nombreuses péripéties avant de nous offrir une fin apaisée.
À côté de ça, le personnage principal du livre, c'est le Sud, ses paysages, ses habitants, ses activités, et surtout L'Ambassador, un vapeur avec roue à aube entre dancing et tripot qui parcourt le Mississippi pour proposer des mini-croisières. toute cette partie est excellente, très vivante, la vie sur ce bateau est formidablement décrite, la naissance du jazz, ces milliers de gens venues voler à la misère une soirée de gaité, les bagarres, l'activité de l'équipage…
L'intrigue est centrée sur le kidnapping d'une petite fille, les efforts désespérés de Sam pour la retrouver, puis régler ses comptes avec son passé dramatique. C'est un peu long à démarrer, plutôt plaisant à lire sans déclencher d'enthousiasme, et la fin tellement attendu qu'elle est plutôt décevante. En fait, on a l'impression que Gautreaux est parti de son thème de la perte plutôt que de son histoire, qui, même si elle est pleine de rebondissements, est très démonstrative par rapport à l' idée de la perte et de la filiation.
On s'attache au personnage de Sam, à la fois doux et énergique, que les souffrances de son passé ont plutôt mené à une attitude d'ouverture, de pardon et de tolérance. Pour les autres personnage, ont reste dans quelque chose de beaucoup plus superficiel, c'est sans doute ce qui m'a fait lire ce livre avec beaucoup de plaisir, mais aussi un certain détachement.