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Critique de jeromenodenot


"Clara" est un magnifique et subtil portrait de femme, une femme libre de 48 ans, avocate reconnue, qui au moment où débute le roman se pose quelques questions existentielles : n'est-elle pas passée à côté de certaines choses en privilégiant son métier ? Comment va-t-elle évoluer en vieillissant, elle qui (du moins c'est son impression) n'attire déjà plus les hommes comme quelques années auparavant ? Des questions finalement assez fréquentes pour beaucoup de femmes d'aujourd'hui. C'est alors qu'elle rencontre un homme, Marc Levasseur, un homme séduisant mais marié et avec un jeune enfant, avec qui elle va avoir une liaison. Une histoire d'amour exaltante mais aussi prometteuse (Marc manifestement n'est plus amoureux de sa femme et le lecteur sent bien qu'il pourrait la quitter pour Clara). Et pourtant, insidieusement, un glissement psychologique se fait dans l'esprit de l'héroïne, et c'est alors que tout l'art de Carine Geerts s'exerce : peu à peu nous perdons notre communion d'esprit avec Clara au fur et à mesure de certaines de ses pensées, certains de ses agissements, elle essaye avec une vraie conviction d'imposer l'idée à son amant de lui faire un enfant (à 48 ans, âge où même physiologiquement cela est extrêmement compromis), elle devient "lourde" avec Marc qui peu à peu passe du statut d'amoureux à celui (du moins c'est le sentiment que l'on a en tant que lecteur) de bouée de sauvetage à laquelle Clara s'accroche désespérément. Peu à peu on comprend que quelque chose déraille et que Clara (finalement uniquement dans sa tête) crée un néant devant elle qui va l'amener à l'irréparable.
Un roman psychologique subtil servi par une écriture moderne redoutablement efficace, et au final quelques thèmes de la mathématique existentielle efficacement approfondis et développés comme celui de l'amour à l'âge mûr, la dépression nerveuse ou encore le suicide.
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