Fin des années 1990. La famille d'Asim est massacrée par les milices serbes au Kosovo.
Été 2022. Léa rencontre Gabriel qui l'emmène passer quelques jours au Cap Ferret où il vient d'acheter une maison en cours de démolition. Sous les décombres, un cadavre apparaît.
Années 1950.
Juanita grandit auprès de sa mère Mercè, une réfugiée, dans le quartier espagnol de Bordeaux. Elles vendent des légumes au marché des capucins pour gagner quelques francs, et la mère se prostitue occasionnellement pour arrondir les fins de mois.
Je ne compte plus le nombre de romans de
Simone Gélin que j'ai lus, et que j'ai appréciés. Sans cela, je n'aurais sans doute pas acheté celui-là, tant la quatrième de couverture m'avait paru peu attrayante. J'aurais eu tort.
Dans cet ouvrage, l'autrice trace le destin de trois personnages, sur quelques décennies, quelques années ou quelques semaines seulement. Si l'on comprend assez vite ce qui va relier Léa à
Juanita, il faut attendre la toute fin pour comprendre le rôle d'Asim. Et l'on n'est pas pour autant au bout des surprises...
Avec ses précédents romans,
Simone Gélin nous a habitués à plonger dans des phénomènes de société, le viol, l'emprise, la maltraitance des orphelins, ou historiques, comme le détournement d'enfants durant les guerres. Ici on plonge dans l'histoire, et la résilience des personnages.
Ceux-ci sont contrastés. Léa fait face aux doutes qui l'assaillent.
Juanita poursuit ses envies, jusqu'à se tromper elle-même. Asim se laisse conduire par un destin qui broie son humanité.
Comme toujours, l'écriture de
Simone Gélin est agréable à lire, avec juste ce qu'il faut de complexité.
Juanita n'est pas un roman d'action, même si l'on se laisse surprendre par quelques rebondissements. le rythme est donné par l'alternance des tranches de vie d'Asim,
Juanita et Léa.
Avec
Juanita, l'autrice confirme qu'elle occupe une place à part, mais une très belle place, parmi les écrivains de romans noirs français.
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http://michelgiraud.fr/2023/..