Le diable à demeure

On dit que les confidences viennent plus aisément sur l'oreiller (que dans un tribunal ou un confessionnal ) ? Magdalène (dite La Bâtarde) l'a si bien compris, qu'en plus de son rôle de tenancière de bordel fière, indépendante et féroce comme une Amazone, elle endosse le rôle d'enquêtrice lorsque le besoin s'en fait sentir. Et c'est bien le cas ici, car maître Mainard, un très repectable sellier défiguré et ancien client se retrouve accusé du meurtre de sa femme. Certes , la morte était une mégère, mais il est un coupable d'autant plus idéal qu'il entretenait Sabine, sa maîtresse - et ancienne "fille" de Magdalène au-dessus de sa boutique.
L'homme aurait-il voulu se débarrasser d'une méchante femme devenue bien encombrante afin de roucouler tranquillement avec sa douce maîtresse aveugle ?

Cette lecture était bien partie : une maquerelle d'une maison "de luxe" (et plus si affinités financières) dans l'Angleterre du XIIIème siècle qui mène l'enquête à l'aide de son ami le chevalier - entiché d'elle. le tout servi par une écriture assez dynamique.
Oui mais :
* trop de digressions ;
*des personnages caricaturaux (mais pourquoi pas, car certains ont au moins le mérite d'être drôle après tout) ;
* des descriptions des relations entre les personnages à l'eau de rose jusqu'à l'écoeurement ;
* une enquête qui tourne en rond pour finalement être bâclée et résolue de façon bien trop facile.

Tout cela m'a plutôt déçue.
Heureusement, les détails de tableaux choisis pour cette série sont jolis.
Mais ça n'a rien à voir avec l'histoire et ne rachète pas le creux du récit.