Je venais de finir "
Du côté de chez Swann" de
Marcel Proust avec ses phrases pleines de mots (243 constituant sa phrase la plus longue de l'histoire de la langue française). Lire ensuite Genevoix qui l'avait lu et rencontré, c'était demeurer dans un univers littéraire typé.
Chez Genevoix, c'est plus le mot qui compte que la phrase : "C'était d'étonnantes vocalises, lyriquement sacramentelles, sur les mots de la langue française, le mot en soi, le mot protée, sa magie, son pouvoir, son essence mystérieuse, et divine."
Le travail de mémoire est impressionnant, même si
Proust n'est pas en reste sur ce plan. Bien sûr, les passages relatifs à la guerre sont les plus poignants de son oeuvre.
Le texte de
Maurice Genevoix est joliment désuet, riche d'un vocabulaire recherché qui a peu servi, que ce soit les verbes ou les mots décrivant la nature. L'auteur nous explique d'ailleurs : "Enfant notre langage était mieux que correct, presque jusqu'à l'abus".
Ce livre fait un retour sur 30 000 jours ou 82 ans. Au soir de sa vie, il la reparcourt avec l'intensité de celui qui a survécu et cela donne toute la sensibilité à ses souvenirs.
La panthéonisation de Genevoix est prévue, mais à quand son entrée dans la Pléiade ?
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