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Critique de zabeth55



Un roman dans lequel on entre dès les premières phrases.
Sylvie Germain est une esthète de la langue française. Elle manie les mots, et les mots rares, avec une grande dextérité. C'est un véritable régal.
L'écriture est légère et fluide et d'une grande richesse lexicale.
L'histoire de cette petite Lili/Barbara, elle ne sait pas trop elle- même, se sentant comme "un greffon", une "fille surnuméraire" dans sa famille recomposée, est tout simplement passionnante.
Et cette, absence, cette mort dont elle ne sait rien et qui l'obsède.
Comment va t-elle pouvoir grandir et se construire avec toutes ses questions sans réponses ?

Lili, à cinq ans, se demande où est sa maman, qu'est-ce que c'est être mort.
J'ai ressenti une immense tendresse et une grande compassion pour cette petite fille solitaire qui se raccroche désespérément à chaque marque d'intérêt que pourrait lui donner un membre de sa famille recomposée.
Et cette absence, cette mort dont elle ne sait rien et qui l'obsède tout au long de sa vie, la laissant amputée d'une partie d'elle-même, elle, le « greffon », la « fille surnuméraire » qui a l'impression de « n'occuper qu'un strapontin au fond du théâtre affectif de la famille »
Cantonnée au rôle de spectatrice, plus que d'actrice de sa propre enfance, de son adolescence, c'est en contemplative qu'elle tracera son chemin de femme.
Alors que pour la petite fille, Lili, l'espérance de vie est là, on y croit avec elle, pour la jeune femme qu'elle est devenue, Barbara, ne transparaît que désespérance.
Le pessimisme s'insinue dans la lecture.
On retrouve les thèmes chers à Sylvie Germain :
L'absence et la mort
La construction de l'identité
La dualité de l'individu
Comme dans tous ses livres, si beaux fussent-ils, planent ce pessimisme, cette noirceur existentielle que la magie de sa plume rend supportables, et même, en quelque sorte, magnifie
Se dégagent en lisant celui-ci des sensations de couleurs avec une prédominance des teintes jaunes, ocre, orangées.
Il y a une grande cohésion dans la construction du roman. L'adulte, qui semble résignée à ne pas savoir, a gardé intactes en elle les attentes de la petite fille.
Sa vie n'est qu'une succession de petites scènes où toujours elle se cherche, sans jamais se trouver. Chaque scène est capitale, faisant d'elle l'adulte qu'elle est devenue. Etait-elle donc vouée à ne toujours occuper qu'un strapontin au fond du théâtre affectif de la famille ?

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