Jane Rizzoli est appelée par un collègue sur la scène d'un nouveau meurtre, qui y a décelé des signatures qui rappellent les meurtres du Chirurgien. Mais Rizzoli n'est-elle pas fragilisée par son enquête précédente ? Pourquoi percevoir des traces du Chirurgien dans ces meurtres, alors qu'il est enfermé en quartier de haute sécurité ?
Ainsi commence cette enquête au cours de laquelle Jane, affublée d'un -bel mais néanmoins hostile - agent du FBI, va devoir affronter ses cauchemars. L'occasion pour l'auteur de malmener sa protagoniste. Elle doit, tout en menant des investigations éreintantes, faire face à des soupçons de faiblesse. Et ça, elle n'aime vraiment pas ça. de quoi faire ressortir sa hargne si particulière.
Sur un terrain sanglant s'entrecroisent enquêteurs, techniciens, médecins aux relations parfois tendues qui sonnent juste. Encore une fois, comme dans
le Chirurgien, l'intrigue est prenante, mais ce sont surtout ses à-côtés qui retiennent l'attention : pourquoi le FBI souhaite-t-il s'impliquer ? Comment Jane va-t-elle gérer ses angoisses ?
D'autant que le chirurgien va se faire la belle, non sans avoir laissé à l'adresse de l'enquêtrice des messages qui fond froid dans le dos. Tandis que son double s'acharne sur des couples : avant sa mise à mort, l'homme assiste impuissant au viol de sa compagne. Sur le thème de la domination, avec des chapitres portés par la voix du Chirurgien en dialogue avec une neuropsychiatre, sans renter dans le détail des meurtres, l'auteur évoque une fascination inconfortable.
Rizzoli, personnage atypique, est moins surprenante que dans sa première apparition.
Curieux de la voir tomber dans les bras du bel Appolon du FBI, je n'ai pas trouvé l'action très crédible, je ne saurai dire pourquoi . C'est dans ce tome que Isles la légiste fait sa première apparition, pas de quoi, cependant, justifier le bandeau d'une enquête commune. Malgré une lecture effrénée - il y a longtemps- des enquêtes de Kay Scarpetta, j'ai trouvé les scènes à la morgue éprouvantes. le calme dont fait preuve le personnage tempère la tension qui suinte de Rizzoli. Je me demande comment ce personnage, à peine effleuré ici, va évoluer.