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Critique de Fandol


Je lis pour la première fois Hélène Gestern grâce à ce roman intitulé sobrement 555, roman qui m'a plongé dans un univers que je connais très très mal, celui de la musique classique avec tous les métiers qui gravitent autour de cet art trop souvent réservé à une élite.
555, c'est le nombre de sonates écrites, composées par Domenico Scarlatti (1685-1757). Ce claveciniste virtuose excite la curiosité des spécialistes de musique baroque car chacun espère - pourquoi pas ? - découvrir une oeuvre oubliée, dénichée chez un collectionneur, avec le risque d'être abusé par une partition fabriquée de toutes pièces par un faussaire doué.
Avec cinq principaux personnages, Hélène Gestern met en place une intrigue de plus en plus passionnante faite de fausses pistes, d'espoirs les plus fous, jusqu'au coup de théâtre final.
Grégoire Coblence, le premier à entrer en scène, est ébéniste. C'est un artisan, un artiste, qui rénove avec amour des meubles anciens ou des étuis d'instruments de musique. Flo, son épouse, l'a quitté subitement alors qu'il en est toujours follement amoureux. Grégoire souffre beaucoup mais n'en poursuit pas moins son travail. C'est justement lui qui vient de découvrir une partition écrite sur un vieux cahier de quatre pages. Cette partition était cachée sous la doublure d'un étui pour violoncelle qu'il devait réparer.
Son associé, Giancarlo Albizon, est restaurateur d'instruments anciens. Il travaille dans un atelier contigu à celui de Grégoire qui, justement, lui montre cette fameuse partition pour clavecin. Dans cette première scène, se noue toute l'intrigue du roman d'Hélène Gestern qui passe au personnage suivant.
Ce personnage se nomme Manig Terzian. C'est une musicienne à l'immense talent, spécialiste du clavecin et c'est donc à elle que s'adressent aussitôt Grégoire et Giancarlo pour lui montrer la partition. Manig, en fin de carrière, vit avec Madeleine, virtuose du violoncelle. Aussitôt, Manig pense à une oeuvre de Scarlatti. Elle se met au clavecin et interprète la première page de ce qui pourrait être la 556e sonate du musicien italien.
Entre en scène maintenant un célèbre musicologue, spécialiste de Scarlatti : Rodolphe Luzin-Farge. Cet homme cumule les titres, enseigne ou a enseigné dans les plus célèbres universités.
Enfin, voici Joris de Jonghe, un Belge vivant à Bruges. Il est un collectionneur richissime, passionné par la musique de Scarlatti. Lui, il a les moyens de financer les recherches indispensables pour prouver l'authenticité de cette partition.
555 est donc lancé, bien lancé, avec treize séries d'interventions des cinq principaux protagonistes. Pourtant, un grain de sable se glisse entre chaque série. Je ne sais pas qui s'exprime. le texte est en italiques et cela m'intrigue beaucoup mais… patience.
Avec cette quête passionnante, proche du thriller, Hélène Gestern me fait voyager en Angleterre, aux États-Unis, en Italie, en Allemagne mais le plus beau voyage qu'elle m'offre, c'est au coeur de la musique de Scarlatti. le merveilleux concert donné par Manig Terzian, salle Pleyel, offre des pages d'une exceptionnelle douceur, une plongée dans l'oeuvre de Scarlatti. Ses sonates pour clavecin, toutes répertoriées de K1 à K555, sont légères, endiablées souvent, et requièrent une virtuosité, une dextérité impressionnante de la part des musiciens qui les interprètent.
Aux principaux personnages déjà présentés, il faut que j'ajoute Romain, le frère de Flo, ex de Grégoire, et Alice, la petite-nièce de Manig, musicienne elle aussi.
Je remercie Pauline et Simon pour cette lecture d'un roman à l'écriture subtile au service d'une intrigue habilement ficelée.
555 est un roman dont je n'avais guère entendu parler et je pense qu'il aurait amplement mérité une bien meilleure exposition.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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