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Critique de milan


Un fleuve de fumée, est l'histoire vraie, romancée de la guerre de l'opium entre la Chine et la Grande Bretagne. Elle y est relatée d'après l'expérience de trois protagonistes: Barham, un marchand indien, qui vend de l'opium sur le port de Canton, Neel, une sorte de scribe indien, à l'histoire mystérieuse, employée par Barham sur son navire le Anahita, et enfin, Paulette puis Chinnery; la première étant une français née en Inde, passionnée de botanique et partant à la recherche de plantes (dont une en particulier), et le second, son ami d'enfance, peintre et fils illégitime d'un autre grand peintre, qui va l'aider à trouver cette plante, en allant à sa place à Canton, car les femmes étrangères y sont interdites de séjour, et qui va lui écrire régulièrement pour l'informer de l'avancée de ses recherches, mais surtout lui raconter ce qui se passe à Canton. Car la période est tumultueuse. L'Empire Chinois, après plusieurs rumeurs avortées, est cette fois ci décidé à stopper la vente d'Opium sur son territoire. C'est un roman que l'on aborde sous deux angles. Du point de vue littéraire c'est un pur conte, un peu style mille et une nuits, mais plus par l'univers décrits que par le style. Ce dernier est fluide, simple, très agréable, qui vous emmène en douceur, sans fioritures, mais avec une précision qui vous fait entrevoir les couleurs de Fanqui Town et de sa place bigarée; le Maidan, sentir les odeurs des épices et de la mer, entendre les vagues lors des tempêtes, la chaleur accablante et le vacarme de la citée surpeuplée, et surtout goûter aux mets asiatiques servis lors de somptueux banquets (je ne vous raconte pas mon état en ce mois de Ramadan!!!!). Et puis surtout, Gosh n'a pas hésité à utiliser les langues pratiquées par tous, ainsi que les expressions et termes spécifiques, avec surtout, cette nouvelle langue, typiquement Fanqui Townaise, parlée entre commerçants de toutes nationalités, et faite de mélange de mots simples destinée à la compréhension directe , le pigdin ( enfin je crois :p ). Mais très vite, on rentre dans le vif du sujet. C'est un roman terriblement actuel, avec ce qui se passe en Grèce, les vagues de migrants, et les politiques économiques partagées entre protectionnisme, ouverture sur le marché mondial et loi suprême du libre échange. En gros, les occidentaux, et à leur tête la Grande Bretagne, sont installés dans Canton- un port réservé par la Chine- via des sociétés marchandes privées, importent quantités de produits, mais l'exportation est moindre, vu que les Chinois, ont ce qu'ils leur faut chez eux et n'ont pas vraiment besoin d'autre chose. La balance économique est donc déséquilibrée en faveur de la Chine, et ça ne plaît pas trop aux occidentaux. Comment faire? et bien créer un besoin parmi les chinois, afin de renverser la vapeur, en les inondant d'Opium, cultivé massivement en Inde (colonie britannique à l'époque), d'où la réaction de la Chine. Je ne rentre pas plus dans les détails de cette histoire pour ne pas gâcher la lecture, même si on connaît le dénouement de l'histoire, mais le déroulement des événements, montre comment seul le dollar , renforcé par le racisme et soutenu par une arrogance rageante, vont mener, ce qui ressemblait à une requête légitime, formulée de la façon la plus ..gentille j'allais dire, à un Casus Belli pour déclarer la Guerre, et poursuivre le commerce de l'Opium en Chine, alors que celui ci est strictement interdit....en Occident. Mais ce n'est pas la même chose, parceque les chinois n'ont pas la même valeur humaine que les anglais ou les américains, à la rigueur , on peut les assimiler aux mangeurs de grenouilles mais pas plus ( c'est pas moi qui le dit :) ). Mais attention, le livre n'est pas manichéen, et il est clairement mentionné que des chinois, notamment des mandarins ont clairement profité de ce commerce pour s'enrichir, mais les torts sont clairement partagés. Un fleuve de fumée est le second volume d'une trilogie, que j'ai follement envie de lire.
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