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Critique de sylviedoc


Premier constat ( normal de faire des constats, il y a des gendarmes dans l'histoire) : j'aime toujours Karine Giebel, et ses romans me laissent presque toujours pantoise, à bout de souffle et déçue que ce soit déjà fini, quelle qu'en soit la longueur (ici on est sur du 600 pages en poche).
Deuxième constat : Il ne faut pas lire un autre roman de Karine Giebel APRES "Glen Affric", parce qu'on en attendra forcément trop. Et c'est bien sûr la bêtise que j'ai faite avec les trois derniers que j'ai lus.
Troisième constat, le dernier parce que sinon vous allez me trouver redondante (encore un mot à placer judicieusement !) : Ici la romancière a prouvé qu'elle savait construire une intrigue sans surenchère de gore et de cruauté répétitive et plombante.

Allez, on embarque pour Colmars, dans le parc naturel du Mercantour, l'air y est pur, les paysages grandioses, les chamois y gambadent, primesautiers.
Direction l'Ancolie, le chalet de Vincent Lapaz, guide en ces lieux enchanteurs. Un personnage assez complexe, ce Vincent, aigri par le départ subit de sa compagne Laure cinq ans auparavant. Et depuis, incapable de pardonner, il enchaîne les conquêtes sans lendemain, quitte à faire des dégâts auprès de celles qu'il largue sans égards. Mais c'est aussi un passionné, amoureux de ses montagnes dont il n'a de cesse de partager les attraits avec ses clients.
Justement, une nouvelle cliente potentielle se présente : c'est Servane Breitenbach, nouvellement nommée à la gendarmerie de Colmars. Avec un nom pareil, c'est sûr, elle n'est pas du coin. Et pourtant elle vient bien de ...Colmar, le mien, dans le Haut-Rhin ! Fuyant une déception amoureuse, elle a souhaité être nommée loin de son Alsace natale. Et elle va très vite devoir se plonger dans le bain, professionnellement parlant, puisqu'elle va participer à l'enquête sur la mort de Pierre Cristiani, garde du parc et meilleur ami de Vincent. L'enquête conclura rapidement à un décès accidentel. Mais Vincent ne peut se satisfaire de ce verdict, et avec l'aide de Servane va chercher à élucider ce qu'il présume être un meurtre.

Une fois les personnages principaux installés et l'intrigue posée (ce qui prend une centaine de pages quand même), on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire la quête de Servane et Vincent pour résoudre une affaire dont les ramifications vont toucher une grande partie de la population dans ce petit coin de montagne, paisible seulement en apparence. Des scandales vont apparaître au grand jour, des personnalités locales vont se retrouver impliquées dans un vaste complot, et des intrigues amoureuses vont se révéler plus complexes qu'elles n'y paraissaient. Des propos séditieux (^) vont se tenir à l'abri de salons cossus, et des complots s'ourdir...

Un roman riche en rebondissements, avec des décors splendides dont la romancière nous fait pleinement profiter, je me suis régalée. Des personnages complexes, pas vraiment attachants, certains carrément gerbants, à la psychologie parfois assez primaire. Mais aussi des passages touchants, ceux où Servane et Vincent se dévoilent leurs fragilités réciproques, par exemple. Et des moments d'agacement face à la valse-hésitation entre ces deux-là, je t'adore, je te déteste, tu me plais mais je t'aime pas, tu m'attires mais touche-moi pas. Et des invraisemblances flagrantes dans l'enquête proprement dite. Ce cocktail d'ingrédients explique ma note un peu mitigée, mais je reste quand même sur une impression positive, et l'envie de continuer à découvrir Karine Giebel. Il me reste encore quelques-uns de ses anciens romans à lire, mais j'espère surtout qu'elle nous réserve de belles surprises à la hauteur de "Glen Affric" pour ses prochaines parutions.
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