- Je veux transporter les textes sacrés dans la langue du peuple, afin que tous puissent les comprendre.
J'appartiens à mon bien-aimé et mon bien-aimé m'appartient.
Elle se demanda s'il était aussi grave de garder un secret que de mentir. Non, sans doute, pensa-t-elle. Quand on mentait, on prononçait des mots. C'était celui qui faisait le péché.
Pas le silence.
Elle se releva en tournant sur elle-même, et, l'apercevant, lui adressa un gentil sourire en le regardant droit dans les yeux.
La douceur de son regard le toucha jusqu'au tréfonds de l'âme. Jamais il n'en avait vu d'aussi pur. Ni d'aussi bleu.
Il était trop présent, trop réel pour être encore le Sauveur à ses yeux, avec ses longs cheveux bruns, ses grands yeux aux reflets verts qui lui rappelaient la lumière du printemps, quand le soleil jouait entre les feuilles tendres des arbres, ses épaules larges et puissantes, et ses mains, immenses, capables à la fois de soulever une femme sans fléchir et de l'éteindre sans la brusquer.
Il voulait lui faire goûter aux plaisirs de la vie, à tout ce que la Terre offrait à ceux qui ne se refusaient point au bonheur ici-bas. Le miracle d'un lever de soleil sur des blés ondoyant dans la brume, et le vol d'un oiseau s'essorant vers le ciel, une fontaine bruissant du frisson de l'eau pure sur la mousse de son bassin, l'amour d'un homme et d'une femme.
N'attendez pas l'autre monde pour trouver le bonheur, je vous en supplie.
"Honorez celui qui porte les messages du Seigneurs"
- La mère prieure dit que les yeux des femmes sont ceux du démon.
- Aucun chevalier digne de ce nom n'oserait rendre une sentence aussi forte. Il les comparerait plutôt au bleu du ciel sur l'horizon, quand l'aube point sur la campagne.
- Les vôtres évoquent plutôt le feuilles d'automne, lorsque le soleil joue entre les branches.
Il partit d'un grand rire en entendant ces mots.
- Ce n'est pas exactement la réaction que j'attendais, expliqua-t-il avec un sourire.